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Il semblerait que le bambou inspire de plus en plus les fabricants de vélos. En s’inspirant d’un vélo en bambou déjà existant, ABARI, un Népalais du nom de Lance Rake invente un concept de vélo en bambou. L’homme, designer industriel depuis plus de dix ans, vient d’inventer une méthode inédite qui consiste à assembler du bambou séché enveloppé dans de la fibre de verre. Il y a quelques mois, il a tenté de nouvelles géométries sans utilisation de résines mais en conservant la rigidité nécessaire au vélo. Son prototype réalisé avec les équipes de chez Abari utilise des bandes de bambou dans des courbes opposées. Ils tentent aussi de tirer profit de la flexibilité du bambou pour certaines pièces du vélo. Présentation de ce concept.
Le bambou, un matériau classique pour fabriquer des vélos
L’utilisation du bambou dans la fabrication des cadres de vélos n’est pas une nouveauté. Le bambou est utilisé depuis plus de 100 ans pour concevoir des vélos. Ce matériau naturel, est léger, solide et surtout facile à travailler. Cependant, un problème persiste avec le bambou : il manque de rigidité et de résistance aux efforts de pédalage. Sans ajout de joints ou de matériaux composites, la résistance est quasiment impossible. Lance Rake pense qu’en utilisant tout simplement sa flexibilité, il serait possible de le rendre plus rigide et plus résistant.
Une visite à un ami va tout changer !
Le designer industriel a d’abord commencé par explorer la géométrie du cadre en bambou du vélo Abari. Ce vélo avait finalement été réalisé avec du chêne carbonisé et du cuir. Alors qu’il rend visite à un ami en Californie, il déniche un vieux banc fabriqué à partir de tonneaux de vins… Les courbes des barriques, réalisées à la vapeur, lui rappellent les courbes du vélo qu’il est entrain de concevoir. A son retour au Népal, il trouve une barrique usagée et se lance dans son projet de « vélo en tonneau » !
« J’ai mesuré l’arc, la longueur et l’épaisseur d’une douelle typique, et j’ai superposé cette forme à la géométrie de mon vélo de ville préféré en CAO 3D. Pour allonger les douelles horizontales, j’ai incorporé une épissure similaire à celles utilisées sur les arcs longs anglais traditionnels, ce qui a parfaitement fonctionné. Les pièces métalliques ont été fabriquées à partir de tubes de vélo typiques. J’ai construit les premiers vélos Cooper à une vitesse avec des freins à rétropédalage – simples et propres. Les matériaux qui n’auraient jamais pu être utilisés parce qu’ils étaient trop lourds – en particulier les matériaux naturels comme le chêne et le cuir – peuvent désormais améliorer l’expérience globale de l’utilisateur et rendre l’utilisation d’un vélo aussi amusante que lorsque l’on était enfant.« Lance Rake
Comment va-t-il s’y prendre ?
Il a d’abord mesuré la longueur, l’arc et l’épaisseur d’un tonneau classique. Puis, il a superposé la forme géométrique de son vélo préféré. Pour allonger les portées horizontales, il a ensuite « incorporé une épissure similaire à celles utilisées sur les longbows anglais traditionnels, qui a parfaitement fonctionné ». Le prototype réalisé semblait parfait mais il était un peu trop lourd à utiliser sans assistance électrique. Lance Rake a donc repensé son vélo en incorporant un entraînement central, une transmission, des freins à disque et une fourche à haubans. Grâce à ces nouvelles modifications, il a pu présenter un vélo électrique conçu à partir de barils de vins ou de whisky. Une innovation à l’état de concept, mais qui pourrait avoir un bel avenir.
Le bambou, une matière prisée des constructeurs de vélo
Ce n’est pas la première fois que le bambou est au cœur de la fabrication d’un cadre de vélo. Cyclik, la marque lyonnaise, en a même fait son matériau principal. C’est également la marque de fabrique de l’entreprise Moëbius Bike qui conçoit des vélos électriques à partir de bambou, et de matériaux recyclés.
Enfin, le bambou peut aussi servir aux plus démunis, comme avec le JuanWheel, un fauteuil roulant solaire, conçu par des étudiants indiens. Moins cher que l’acier, ces fauteuils roulants permettent à ceux qui n’ont pas le budget nécessaire de pouvoir se déplacer malgré tout !
Superbe projet à portée écologique et esthétique. Un bel avenir qui va reconnecter l’humanité avec un certain temps passé, contribuera à freiner la pression de l’exploitation des gisements de minerais de fer, donc un coup de main au processus de développement durable. Bref, bon vent à Monsieur Lance Rake et ses collaborateurs.