Vous avez peut-être vu le film « Le Voyage Fantastique » dans lequel des scientifiques entrent dans un vaisseau miniaturisé pour aller résorber un caillot de sang dans le cerveau de Jan Benes. Ce film qui date de 1966 serait-il précurseur d’une future « réalité scientifique » avec plus d’un demi-siècle d’avance ? Cette technologie des microrobots, qui intéresse beaucoup les réalisateurs de films de science-fiction, pourrait devenir une réalité ! Une start-up américaine vient en effet de fabriquer des microrobots guidés par des aimants qui pourraient être dirigés vers des zones du cerveau. Cette nouvelle technologie vient d’être approuvée par la FDA (Food and Drug Administration) pour les essais cliniques et ils devraient débuter d’ici 2024… Explications.
Un espoir pour les maladies cérébrales
Bionaut Labs est une start-up de Californie, spécialisée dans le développement de technologies thérapeutiques pour lutter contre les maladies cérébrales. Peu de solutions existent pour traiter les tumeurs cancéreuses du cerveau par exemple, et cette technologie avancée pourrait donc sauver des vies. La start-up vient de publier des premiers résultats à la suite de tests effectués sur un patient atteint de gliome malin (tumeur du cerveau considérée incurable) et du syndrome de Dandy-Walker, ce syndrome étant une très rare malformation du quatrième ventricule et du cervelet, qui se caractérise par de l’eau dans le cerveau; une hydrocéphalie en termes médicaux.
Quelle est cette nouvelle technologie ?
Concrètement, les microrobots peuvent être injectés directement dans le cerveau, puis téléguidés avec un ordinateur, pour aller au plus près de la tumeur. Pour expliquer le bien fondé de cette nouvelle technologie, Michael Shpielmacher, PDG et cofondateur de Bionaut Labs, explique : « Aujourd’hui, la plupart des interventions chirurgicales et cérébrales sont limitées à des lignes droites. Si vous n’avez pas une ligne droite vers la cible, vous êtes bloqué, vous n’y arriverez pas ». La nouvelle technologie guidée par des aimants pourrait donc permettre d’atteindre des cibles inatteignables par les voies classiques… De plus, il serait possible de cibler plusieurs fois le même endroit, ce qui n’est pas non plus possible actuellement.
Un autre bénéfice pour le patient
Outre une plus grande facilité à « entrer dans le cerveau » pour le soigner, ces microrobots permettraient également d’alléger les traitements thérapeutiques chimiques liés à la maladie. Ces traitements sont importants et entraînent des effets secondaires conséquents pour le patient. Grâce aux microrobots, les médicaments anticancéreux pourraient être injectés directement dans la tumeur lors d’un « voyage cérébral » !
Mais c’est quoi ce microrobot en fait ?
Le microrobot élaboré par Bionaut Labs est un petit cylindre métallique qui ne mesure que quelques millimètres de long. L’expérience réalisée dans un contenant rempli de gel imitant la densité du cerveau humain, montre le microrobot qui se déplace, selon une trajectoire préétablie par ordinateur. Il n’utilise pas de technique à ultrasons ou optiques qui peuvent être nocives pour l’homme, mais l’énergie magnétique pour propulser le microrobot.
Comment se déplace-t-il dans le cerveau ?
Pour que le microrobot se déplace dans le cerveau, il faut que l’extérieur du crâne du patient soit relié à un ordinateur et que des bobines magnétiques l’entourent. Le microrobot peut alors être manœuvré dans le cerveau et retiré de la même manière, grâce au champ magnétique. Concrètement, dans le cas du syndrome de Dandy-Walker qui provoque des poches d’eau dans le cerveau, le microrobot serait lancé un peu comme une fusée sur ces poches pour les percer et permettre au liquide de s’écouler, décomprimant instantanément le cerveau. La FDA a donné sont accord pour les essais cliniques sur le Syndrome de Dandy-Walker et les tumeurs cérébrales. Les tests ont déjà été effectués sur des moutons et des cochons avec succès. A termes, ces microrobots pourraient traiter des maladies comme Parkinson, l’épilepsie ou prévenir les conséquences d’un accident vasculaire cérébral (AVC)… Un espoir fou que le réalisateur du film « Le Voyage Fantastique » avaient bien imaginé en 1966.