Le plastique occupe certes une place importante dans notre société, mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit de l’une des principales sources de pollution sur Terre. Des particules de plastique sont souvent présentes dans l’air que nous respirons et dans nos ressources aquatiques. Pire encore, cette matière met plusieurs siècles pour se dégrader. Malheureusement, les techniques actuelles ne permettent pas encore d’extraire complètement ces particules extrêmement fines des eaux usées. Face à cette réalité, des chercheurs de l’institut Fraunhofer pour les technologies laser ILT ont décidé de prendre le taureau par les cornes en mettant au point une solution censée changer la donne.
Des dizaines de millions de trous perforés au laser
La solution développée par Andrea Lanfermann, chef de projet chez Fraunhofer ILT, et ses collaborateurs consiste en une plaque filtrante percée au laser. Le filtre à microplastiques contient des trous extrêmement petits, ayant un diamètre de seulement 10 micromètres. Au total, les feuilles qui composent le dispositif intègrent environ 59 millions de pores. Comme le souligne notre source, il s’agit du premier équipement de ce type au monde à faire l’objet d’un test dans une station d’épuration.
Un accent sur la durabilité
Ce filtre unique en son genre a été mis au point dans le cadre du projet SimConDrill. À noter que celui-ci bénéficie du soutien financier de plusieurs entreprises, dont KLASS Filter GmbH, LUNOVU GmbH et OptiY GmbH. La durabilité est l’un des paramètres que les designers ont mis en avant lors de la conception de l’équipement. Voilà pourquoi l’équipe du Fraunhofer ILT a eu recours à la technologie laser qui est déjà utilisée pour améliorer l’efficacité des piles à hydrogène ainsi que l’étanchéité des batteries des véhicules électriques.
Une technologie révolutionnaire
La technologie ayant permis de percer les trous a été développée par les chercheurs de l’institut allemand eux-mêmes. « Notre défi consistait essentiellement à percer le plus grand nombre possible de trous, aussi petits que possible, dans une feuille d’acier en un minimum de temps », a expliqué Lanfermann. Pour y parvenir, les chercheurs affirment avoir mis en œuvre un processus dit multifaisceaux. Celui-ci consistait à créer une matrice de faisceaux identiques à partir d’un seul faisceau laser à impulsions ultracourtes via un système optique spécial.
D’après l’équipe derrière le projet, le procédé complexe qu’ils ont utilisé est le fruit de plusieurs décennies de recherche sur les lasers. Les ingénieurs affirment également avoir conçu un logiciel permettant de modifier rapidement les paramètres de perçage en fonction des besoins. Leur prochain objectif est de mettre au point une machine de traitement multifaisceaux afin d’augmenter la productivité et ainsi, de produire à grande échelle leur filtre à microplastiques. Plus d’infos : simcondrill.de