Produire de l’électricité à partir de cet élément naturel qu’est l’eau devient un enjeu majeur pour éviter d’employer des énergies fossiles. Dans le Cotentin, une entreprise baptisée HydroQuest voudrait exploiter cette énergie issue des marées dès 2025… Pour ce faire, elle teste depuis près d’un an, à Paimpol en Bretagne, un prototype d’hydrolienne qui dispose d’une puissance de 1 MW. Sur nos côtes normandes et bretonnes, ce ne sont pas les rouleaux qui manquent, et les ingénieurs de chez HydroQuest espèrent produire une électricité 100% locale d’ici 2025, ce qui serait plutôt une bonne nouvelle pour la planète … Présentation.
Un travail de longue haleine
HydroQuest entend prouver que l’énergie hydraulique peut respecter la mer et s’inscrire dans la programmation pluriannuelle de l’énergie sur la période allant de 2024 à 2033. Depuis trois ans maintenant, l’entreprise travaille sur l’installation d’une ferme hydraulique pilote située à la pointe de la Hague, un lieu connu pour avoir le courant marin le plus puissant d’Europe. Ce courant ferait de ce lieu un gisement potentiel de 3 GW de puissance produite par an. Un foyer consomme en moyenne 4 679 kWh, le concept pourrait donc alimenter des centaines de personnes… Pour Thomas Jacquier, président d’HydroQuest, la technologie est prête: « Les turbines ont passé l’étape des tests en Bretagne, à Paimpol-Bréhat, où nous avons pu mettre à l’essai notre prototype pendant deux ans, il n’y a aucun risque qu’elles puissent être emportées au large, ni abîmées par les sédiments qui se déplacent dans les fonds marins ».
Quel est le projet en cours ?
Sept turbines de 350 tonnes chacune vont être assemblées à Cherbourg par les CMN (Constructions Maritimes de Normandie) en partenariat avec Flowatt et l’électricien Qair Groupe. Les hydroliennes seront ensuite acheminées par bateau puis installées à 40 mètres de profondeur. L’entreprise assure qu’il n’y a aucun risque pour la faune aquatique car les rotors tournent très lentement (10 à 15 tours/minute). Ils doivent cependant encore travailler sur le bruit produit par les hydroliennes afin de préserver au maximum la faune locale. Le plus grand défi pour l’installation de ces turbines sera probablement de convaincre les pêcheurs locaux, et de leur prouver que l’hydrolien n’est pas un frein à leur activité de pêche. Le Comité régional des pêches de basse Normandie affirme suivre le dossier de très près afin que la profession ne pâtisse pas de ces nouvelles technologies.
Un projet qui cherche des financements
A termes, la ferme pilote pourrait produire environ 41 gigawattheures à l’année, soit la consommation de 8000 foyers qui dépendraient donc des marées pour leur électricité. Pour le moment, le coût de production reste cependant un obstacle puisqu’il est de l’ordre de 250 euros du MWh. Dès le premier gigawattheure produit, les coûts devraient baisser pour arriver à un tarif compétitif entre 2030 et 2035… L’Union Européenne et le Royaume-Uni ont déjà investi 46.8 millions d’euros par le biais du programme Tiger, pour développer l’éolien dans la Manche ! HydroQuest attend désormais les autorisations de l’ADEME pour lancer la construction des turbines dès l’année prochaine… En espérant que cette fois-ci, le projet aboutisse dans les délais prévus ! Plus d’infos : hydroquest.fr