Dans le dictionnaire Le Robert, un exosquelette est un appareil motorisé fixé sur un ou plusieurs membres du corps humain pour lui redonner sa mobilité ou en augmenter les capacités. Cet appareil technologique utilisé dans les centres de rééducation permet de mobiliser les personnes atteintes de handicaps lourds, voire parfois leur permet de retrouver la fonction de la marche. Ces « carcans », bardés de capteurs, apportent un degré de puissance supplémentaire à l’homme, en aidant les muscles des jambes, du dos, ou des bras à fonctionner. Cependant, les exosquelettes que nous connaissons ne permettent pas encore de gagner en force musculaire. Tout pourrait peut-être changer grâce à l’exosquelette que développent actuellement des chercheurs de l’ETH de Zurich, qui vise à augmenter la force musculaire des bras et s’adresse aux personnes atteintes de dystrophie musculaire. Présentation.
Quelle est la particularité de cet exosquelette ?
Les chercheurs l’ont appelé MYOSHIRT, et c’est en fait un « exomuscle » de bras portable qui va permettre de compenser les blessures ou les conditions qui limitent l’usage normal du bras. Cet exomuscle se compose d’une couche supplémentaire faite de textile et porté sur le haut du corps, comme une veste… Des capteurs sont intégrés dans le gilet et les poignets et vont détecter le mouvement que le porteur prévoit d’effectuer. Le MYOSHIRT va, en fait, fournir une assistance musculaire. Il serait en fait, un peu comme un tendon artificiel qui est raccourci ou allongé par le câble qui se trouve le long des muscles. Il pourrait par exemple aider le porteur à soulever une bouteille sans effort « surhumain ».
« Bien que les hôpitaux disposent de nombreux bons appareils de thérapie, ils sont souvent très coûteux et peu maniables. Et il existe peu d’aides techniques que les patients peuvent utiliser directement dans leur vie de tous les jours et sur lesquelles s’appuyer pour effectuer des exercices à domicile. Nous voulons combler cet écart » Georgarakis M, chercheurs de l’ETH Zurich
Les premiers tests réalisés…
Pour réaliser ces premiers tests, les scientifiques ont fait appel à 12 volontaires, dont 10 étaient en parfaite santé. Les participants ont pu réaliser l’exercice beaucoup plus longtemps que sans l’exomuscle… L’endurance des volontaires atteints de dystrophie musculaire a augmenté de 60% et de 30% pour ceux en parfaite santé. La plupart des volontaires ont estimé que ce MYOSHIRT était très facile à utiliser et qu’il leur permettait de tenir un objet plus longtemps ou encore de pouvoir lever les bras. Pour le moment, le MYOSHIRT est à l’état de prototype car il présente un actionneur trop volumineux, tout comme le boitier de commande… Il est donc beaucoup trop lourd (4 kilos) pour pouvoir être produit en série.
Les améliorations à venir…
Pour l’équipe de l’ETH de Zurich, il va désormais falloir travailler avec le Sensory Motor Systems Lab pour rendre le MYOSHIRT plus léger et un peu plus « design » aussi. Il faut qu’ils parviennent à créer un exomuscle qui peut être porté sous les vêtements sans provoquer de gêne pour le porteur. Pour l’instant, les chercheurs se concentrent sur l’amélioration de la zone des épaules du porteur pour réduire la taille du Myoshirt. Lorsque le produit sera plus abouti, ils tenteront de la faire évoluer sur le soutien musculaire d’autres parties du haut du corps.
Retrouvez tous les détails de cette invention géniale sur le site de l’ETH de Zurich, cet exomuscle serait évidemment une belle invention s’il venait à équiper les malades dans un futur proche… Agir pour l’inclusion est toujours important et on ne peut que saluer cette nouvelle invention.
« Dans la phase suivante, nous voulons tester notre prototype en dehors du laboratoire dans l’environnement naturel des futurs porteurs et utiliser les résultats pour l’améliorer encore » Michele Xiloyannis, Sensory Motor Systems Lab de l’ETH Zurich