Lorsqu’un enfant est dyslexique, la société actuelle a tendance à le considérer comme porteur d’un handicap. Ces enfants éprouvent certes des difficultés à lire, à écrire ou à comprendre certaines consignes, mais se plus en plus d’études démontrent que la dyslexie n’est pas un handicap, bien au contraire… Une nouvelle étude réalisée par des chercheurs de l’université de Cambridge démontre que les personnes dyslexiques ont, contrairement à ce que l’on pense, des capacités accrues et notamment dans les domaines de l’art, la science, les inventions ou la créativité… Les chercheurs affirment également que les personnes dyslexiques sont essentielles pour aider les autres à s’adapter aux environnements changeants. Décryptage.
Comment percevons-nous la dyslexie ?
Selon la Dr Helen Taylor, responsable de cette étude, nous concevons la dyslexie comme un trouble de l’apprentissage, mais en fait, cette dyslexie serait un outil vital pour que l’humanité puisse s’adapter aux changements… Pour la directrice de l’étude, nous devons changer notre regard sur la dyslexie, car ces personnes seraient en fait la clé de l’adaptation de l’humain. Aux Etats-Unis, la dyslexie est un trouble neurologique dû à un « câblage » différent du cerveau; au Royaume-Uni, c’est une difficulté d’apprentissage courante qui entraîne principalement des problèmes de lecture, d’écriture et d’orthographe, et en France, c’est un trouble de la capacité à lire, ou difficulté à reconnaître et à reproduire le langage écrit. Troubles, difficultés… Cette différence touche 20% de la population mondiale et pourrait être héréditaire.
Que dit cette nouvelle étude ?
Les chercheurs affirment que la dyslexie ne doit plus être considérée comme un trouble, ou un handicap. Dans leurs différentes études, ils ont en effet constaté que les dyslexiques avaient en fait des capacités accrues dans certains domaines. Helen Taylor déclare : « Nous devons de toute urgence commencer à encourager cette façon de penser pour permettre à l’humanité de continuer à s’adapter et à résoudre les principaux problèmes. » Pour les chercheurs, les dyslexiques, dont le cerveau fonctionne différemment d’un non-dyslexique, sont des personnes plus « curieuses », et explorent dans les moindres détails les domaines qu’ils affectionnent… Ils seraient plus inventifs, capables d’avoir une vision plus globale d’un sujet et de réfléchir à plus long terme sur les innovations par exemple. Les chercheurs établissent un lien entre la dyslexie et l’évolution de l’homme sur des centaines de milliers d’années, au cours desquelles l’homme – et son cerveau – ont dû s’adapter à des changements constants plutôt qu’à un environnement fixe.
Vers une redéfinition de la dyslexie ?
Les chercheurs pensent que la dyslexie ne devrait plus être considérée comme une faiblesse, mais comme une véritable force. Ils affirment aussi que les atouts des dyslexiques peuvent aider les employeurs à s’orienter dans un monde du travail en mutation. Les personnes dyslexiques pouvant afficher des performances exceptionnelles dans certains domaines : capacités cognitives, compétences systémiques, mais aussi en matière de résolution de problèmes complexes, de processus et de compétences techniques, etc.
Par exemple, des astrophysiciens professionnels, avec ou sans dyslexie, ont été testés sur leur capacité à repérer une caractéristique particulière d’un trou noir. Selon les résultats, les astrophysiciens dyslexiques étaient plus aptes à distinguer les trous noirs du bruit que les autres… Et l’Histoire est là pour prouver que les dyslexiques sont souvent créatifs, voire plus intelligents que la moyenne: Leonard de Vinci, Albert Einstein, Pablo Picasso, Spielberg ou John Lennon étaient tous dyslexiques… Et chacun dans son domaine, ils ont en effet changé le monde ou la vision que l’on pouvait en avoir avant leurs œuvres !
Vidéo de lexilife.co
Il faudrait penser à faire entrer des dyslexiques en politique