L’exploration des fonds marins est une activité nautique pratiquée par de nombreuses personnes à travers le monde. Mais ces explorations sous-marines sont aussi l’occasion de polluer un peu plus nos océans quand elles sont pratiquées à outrance avec des systèmes peu respectueux de l’environnement. Des étudiants de l’Université de technologie et d’innovation d’Asie-Pacifique de Kuala Lumpur en Malaisie ont présenté le Whalecro lors du dernier James Dyson Awards. Cet œuvre de Jing Hung Chan, Tan Jia-Hao, Joon Yi Lim, Lim Cher Khai et Mostafa Marzouk est un véhicule de propulsion sous-marine doté d’un système novateur de filtrage. Il offre aux touristes l’occasion de profiter de leur passion tout en filtrant les micro-débris plastiques qu’ils rencontrent au fond des eaux. Présentation.
Comment leur est venue cette idée ?
Leur source d’inspiration vient tout simplement d’un constat alarmant ! Les micro-débris plastiques, que l’on appelle aussi nurdles, proviennent de l’usure des pneus, des containers perdus en mer et des déchets plastiques décomposés en micro-billes. Un vrai fléau pour les océans, notamment pour la faune et la flore sous-marines. Et bien entendu, puisque les poissons l’ingèrent, cette pollution se retrouve dans nos plats ! Les spécialistes estiment que plusieurs trillions de particules plastiques se trouvent déjà dans nos océans. Étant minuscules, ces particules sont très difficiles à récupérer, et c’est là le vrai problème. L’idée des étudiants est donc de permettre un développement de l’éco-tourisme sous-marin, tout en sensibilisant les touristes à la pollution des océans grâce au Whalecro.
Comment fonctionne le Whalecro ?
Le prototype présenté lors du James Dyson Awards est un petit véhicule à propulsion sur lequel l’utilisateur s’accroche avec ses mains n tenant de chaque côté. Mais il n’est pas un simple véhicule à propulsion, puisqu’il se dote d’un système de filtrage des micro-débris qui va capturer les nurdles grâce à une simple bande Velcro. Concrètement, lorsque le véhicule accélère, le courant s’écoule alors dans la direction opposée au Whalecro. L’eau est ainsi attirée à l’intérieur de l’appareil et passera à travers différents filtres rotatifs. Ces derniers captureront les micro-débris et rejeteront une eau plus propre à l’arrière du véhicule. Le filtre est fait d’une bande Velcro, installée en crochet, pour permettre aux micro-débris de rester accrochés à la bande. L’eau dépolluée est ensuite dirigée vers l’arrière de l’appareil selon le principe de la dynamique des fluides. Ensuite, les filtres peuvent être ôtés facilement pour être nettoyés à chaque remontée en surface.
Pourquoi est-ce différent des procédés existants ?
Les étudiants expliquent que, contrairement aux autres dispositifs de dépollution des océans, leur invention cible un seul type de déchet plastique, mais non pas tous. Même si le Whalecro ne s’attaque uniquement qu’aux micro-débris plastiques, il permet à tout un chacun de devenir acteur de la dépollution des océans. Une simple balade en mer pourrait être l’occasion de participer à l’effort mondial de dépollution des océans.
D’ailleurs, s’il venait à être commercialisé, le Whalecro se déclinerait en plusieurs versions afin d’être accessible à tous âges, offrant à la fois une activité écotouristique supplémentaire et utilitaire ! Désormais, les étudiants malaisiens vont s’atteler à améliorer leur prototype en expérimentant différentes tailles de bandes de Velcro dans le but de le rendre encore plus efficace. À l’avenir, ils souhaitent évidemment faire breveter leur invention et exploreront d’autres applications pour résoudre d’autres problèmes liés à la pollution sous-marine.