Représentant 25 % des cancers masculins, le cancer de la prostate touche environ 50 000 hommes en France chaque année. C’est notamment le premier cancer chez l’homme, avant même celui du poumon ou du côlon. Il n’existe pas de campagne de dépistage de ce cancer, comme ce peut être le cas pour le cancer colo-rectal. Il se détecte au cas par cas, d’abord en faisant réaliser un toucher rectal par un médecin puis par un dosage sanguin de PSA (Antigène Prostatique Spécifique). De nombreux scientifiques ont réussi à prouver que lors d’un cancer de la prostate, l’urine avait une odeur particulière, un point à partir duquel l’on pourrait le détecter plus rapidement, et ce, de manière moins invasive. D’ailleurs, ils ont mis au point « un nez électronique » qui permet de rechercher les traces de cancer de la prostate. Présentation.
Une technologie encore balbutiante
Cette technologie de « nez électronique » pour détecter les cancers de la prostate n’est encore qu’à l’état de prototype. Il nécessitera donc des essais cliniques plus larges avant une éventuelle mise en place pour les particuliers. De nouvelles recherches menées par des scientifiques italiens ont permis de tester un système de nez électronique qui aura pour rôle de détecter les biomarqueurs du cancer de la prostate présents dans les urines. La technologie développée a été calquée sur des recherches antérieures qui avaient prouvé que des chiens renifleurs étaient capables de détecter la présence de ces biomarqueurs caractéristiques avec précision.
Les chiens renifleurs, des alliés pour de nombreuses détections
On sait que les chiens sont susceptibles de détecter l’odeur de l’argent, de la drogue et ils sont largement utilisés pour lutter contre ces trafics. Toutefois, les chercheurs ont récemment découvert qu’ils étaient aussi capables de détecter certaines maladies grâce à des odeurs corporelles ou à l’urine. Dans certains pays du monde, les chiens renifleurs ont permis aussi de détecter la COVID-19. Lorsque l’on est porteur de certaines maladies, l’odeur de notre peau ou de nos urines change. Heureusement, des chiens entraînés sont aptes à détecter ces changements. En réalité, les chiens sont sensibles à ce que l’on appelle des COV, ou composés organiques volatils, responsables des odeurs que nous dégageons. Comme le relate le site medicalxpress.com, d’après Mr Taverna, l’un des chercheurs : « cette découverte a confirmé que les tumeurs de la prostate produisent des substances organiques volatiles spécifiques, techniquement connues sous le nom de COV, que le chien est capable de détecter avec une grande précision ». Ils ont donc décidé d’utiliser la même technique que les chiens renifleurs, mais cette fois-ci en la transposant sur un dispositif de diagnostic de haute technologie.
Le projet Diag-Nose en détail
Ce projet se concrétise par un prototype de nez électronique, dont les premiers résultats sont parus dans l’International Journal of Urology. Les chercheurs ont donc recueilli 200 échantillons d’urines, dont la moitié proviennent de patients atteints d’un cancer de la prostate confirmé. Le système Diag-Nose affiche alors une précision de 85 % dans la détection des échantillons porteurs des biomarqueurs du cancer. Cependant, un patient sain sur cinq a aussi reçu un diagnostic positif, ce que l’on appelle dans le domaine : des faux positifs. Dans ce cas, le nez électronique devrait être combiné avec des tests sanguins, afin de confirmer ou d’infirmer le résultat déterminé par ce dernier. D’autres études devront être menées dans le but d’améliorer la précision du dispositif. En revanche, pour les chercheurs, cette évolution médicale constitue déjà de bons résultats. D’autant plus que cette technique est moins invasive dans l’avenir pour les patients. Ce sera aussi probablement un moyen de détecter ces cancers de la prostate plutôt par rapport aux méthodes actuelles.