Pour ceux qui ne le savent pas encore, l’hydrolienne est une technologie innovante qui permet de produire de l’électricité à partir des courants de marée. Le concept fonctionne également dans une rivière en exploitant l’énergie cinétique de celle-ci. Sur l’île d’Ouessant, dans le Finistère, l’hydrolienne D10, développée par Sabella, contribue à la production d’énergie locale, et ce, depuis le mois d’août dernier. Pesant plusieurs centaines de tonnes, pour un diamètre d’environ 10 m, l’énorme turbine est immergée dans le courant du Fromveur. Bien qu’elle soit en mesure de fournir une puissance de 1 MW, le rendement est pour le moment bridé à 250 kW.
Une initiative faisant partie du projet Phares
Quoi qu’il en soit, l’aboutissement du projet constitue pour Sabella un exploit majeur. À vrai dire, cette entreprise française basée à Quimper est présente dans le secteur des hydroliennes depuis près de 14 ans maintenant. L’installation sur l’île d’Ouessant est d’une importance capitale pour cette dernière dans la mesure où il s’agit de la première à produire de l’électricité pour le grand public. À noter que ladite installation fait partie intégrante du projet Phares mené par le groupe Akuo. Instauré en 2016, celui-ci vise à permettre à l’île d’Ouessant d’atteindre 65 % d’autonomie énergétique d’ici à 2024. Pour y parvenir, le programme ambitionne la mise en place de deux hydroliennes d’une puissance allant jusqu’à 2 MW, d’une éolienne terrestre de 0,9 MW et de panneaux solaires de 480 kW.
S’affranchir des groupes électrogènes
Pour l’heure, la majeure partie de la puissance électrique dont la localité a besoin est fournie par des groupes électrogènes. L’hydrolienne D10 représente donc une infrastructure clé pour cette île française de la mer Celtique, située à l’ouest de la partie continentale de la Bretagne. Pour le stockage du surplus d’énergie produite, les parties concernées privilégient la piste de l’hydrogène. « L’hydrogène est non seulement le meilleur moyen de stockage pour du temps long, mais en plus nous pourrons le stocker sous l’eau. Ce qui évitera les problèmes liés aux sites Seveso à terre », a précisé Fanch Le Bris, directeur de Sabella.
De l’hydrogène pour alimenter les vélos
Certes, nous sommes encore bien loin de l’année 2028 prévue pour le déploiement d’un tel système de stockage d’énergie, mais cela n’empêche pas Sabella de prendre une certaine avance. Ainsi, la société annonce avoir branché une unité de production d’hydrogène d’une puissance de 3 kW sur son hydrolienne. Cet électrolyseur est actuellement capable de produire près de 800 g d’hydrogène gazeux par jour, ce qui est suffisant pour parcourir 2 000 km avec un vélo.
Sur l’île d’Ouessant, il existe déjà des vélos fonctionnant au H₂. Ceux-ci appartiennent à Pragma Mobility et utilisent de l’hydrogène gris, c’est-à-dire produit à partir d’une source polluante. Puisque l’électrolyseur de Fanch Le Bris et ses collaborateurs est alimenté par une énergie renouvelable, l’équipe est bien placée pour devenir le principal fournisseur d’hydrogène sur l’île… Plus d’informations : sabella.bzh