Il n’est pas nécessaire d’être un éminent chercheur pour devenir un génial inventeur ! À 12 ans, Madison Checketts nous prouve que les inventions ne dépendent pas de l’âge du créateur. Lasse de voir le plastique polluer ses plages préférées, cette jeune fille a décidé d’agir pour la planète en fabriquant l’Eco-Hero, une bouteille d’eau comestible. Les plages sont souvent le théâtre d’amas de plastiques rejetés par l’océan et Madison espère changer tout cela ! Grâce à son invention, elle a été désignée comme l’une des 30 finalistes du concours Broadcom Masters 2022, le principal concours de sciences, de technologies, d’ingénieries et de mathématiques du pays pour les élèves du secondaire.
D’où lui est venue cette idée ?
« La plage est l’un de mes endroits préférés, et en la voyant encombrée de bouteilles d’eau en plastique, je me suis dit qu’il fallait que cela change » explique Madison, dans une longue interview accordée au site Smithsonianmag. En se renseignant sur la pollution aux plastiques, elle apprend que chaque année, entre 4,8 à 12,7 millions de tonnes de plastique terminent dans les océans d’après les chiffres du Parlement européen. Elle décide alors de proposer une solution pour limiter la présence de bouteilles plastiques, l’un des produits qui se retrouvent le plus dans les océans. Quelque temps plus tard, Eco-Hero naît dans le cadre de la foire scientifique de son école, Eagle Mountain, dans l’Utah.
Quelle est cette invention ?
Chaque année, nous consommons 89 milliards de bouteilles plastiques, des contenants jetables et à usage unique. Jetées dans la nature, elles se retrouvent dans les océans, où elles se décomposent en microplastiques, nocifs pour la faune aquatique. Et par conséquent, pour l’homme qui mange les poissons ! Toujours en se documentant seule, la jeune adolescente découvre un site internet qui parle de la sphérification inverse, une méthode consistant à enfermer un liquide dans une membrane de gel. Elle souhaite alors savoir si cette méthode, également utilisé pour le concept Ooho pourrait convenir pour fabriquer une bouteille non polluante et même comestible. La sphérification inverse permet à un liquide enfermé dans une membrane de rester liquide plus longtemps.
Elle s’appuie ensuite sur une réaction chimique entre deux composants alimentaires couramment utilisés : l’alginate de sodium, un polymère naturel présent dans les algues brunes et le lactate de calcium (sel). Lorsque ces deux additifs sont mélangés ensemble, il en résulte une liaison croisée qui forme une membrane de gel, capable de piéger les liquides. Après quelques essais infructueux, Madison parvient à réaliser son prototype final en mélangeant du sel, de la gomme xanthane, du jus de citron et de l’eau.
Elle congèle ensuite son mélange puis place le rectangle congelé dans une solution d’alginate de sodium, en le faisant tourner jusqu’à ce qu’une membrane commence à se former. Sept minutes plus tard, la membrane obtenue est retirée et plongée dans un bain d’eau distillée pour arrêter la progression. Sa bouteille comestible, immergée dans un mélange de jus de citron et d’eau, a alors résisté trois semaines avant qu’elle n’éclate.
L’Eco-Hero, une invention pour la planète
La bouteille Eco-Hero peut contenir de l’eau et ne coûte que 1,20 $ à fabriquer. Pour l’utiliser, le consommateur doit percer la membrane au sommet de celle-ci, puis, il boit et peut ensuite manger la bouteille. Toutefois, s’il ne la mange pas, et qu’il la jette dans la nature, elle se dégrade seule en quelques semaines à peine. Quant à l’eau qui se trouve à l’intérieur de cette membrane, Madison explique qu’elle le goût d’une eau légèrement citronnée, et que la membrane, elle aussi citronnée, ressemble à un nounours en gélatine ! En voilà une belle idée, non ?