Le printemps reviendra dans deux mois à peine, mais le retour des beaux jours inquiète déjà les apiculteurs. Avec les températures clémentes que nous avons connues ces derniers mois, les professionnels de l’abeille redoutent une recrudescence des frelons asiatiques. En temps normal, le froid les fait mourir, mais cette année, ils pourraient survivre et se multiplier dès le printemps. Certains apiculteurs exhortent les pouvoir publics à prendre le problème au sérieux comme le relate Jérôme Seidlitz, apiculteur à Sartrouville, dans un article publié sur Actu.fr. En attendant que des décisions soient prises, il va falloir palier l’urgence et protéger les abeilles. Un nouveau piège fait son apparition, le Neohive, qui se destine à tous les apiculteurs amateurs et professionnels. Présentation.
Le piège à frelon Neohive, qu’est-ce que c’est ?
Le principal avantage de ce piège est d’être très accessible pour tous les apiculteurs, puisqu’il coûte de 25 € à 30 € selon la taille choisie. De plus, le Neohive est un piège sélectif qui capture les frelons asiatiques, mais laisse les abeilles libres de leurs mouvements. Il est fabriqué grâce à une imprimante 3D avec un fil plastique PETG qui est donc recyclé et recoloré en rouge. Lorsqu’il ne sera plus utilisé, il pourra ainsi être réutilisé comme c’est le cas des bouteilles en plastique. Le piège se compose de deux entrées face à face, formées en entonnoir et calibrées à la taille d’un frelon asiatique. L’animal peut alors entrer, mais l’orifice intérieur ne lui permet pas de ressortir. Les abeilles et autres insectes, eux, ne restent pas capturés dans le piège, car l’orifice leur permet de ressortir du piège.
Quelles odeurs attirent les frelons asiatiques ?
Pour que les pièges soient efficaces, il faut évidemment appâter les frelons asiatiques. En 2014, les frelons asiatiques seraient attirés par certaines odeurs produites par la ruche comme le suggère une étude scientifique parue dans la revue Plos One. Selon cette étude, les frelons seraient capables de reconnaître l’odeur de la reine, du couvain et de la nourriture stockée. La reproduction de ces odeurs dans des pièges sélectifs obtiendrait donc de meilleurs résultats.
Quant aux « odeurs domestiques », certaines seraient connues pour les attirer. C’est le cas de certaines fleurs comme celles du néflier du Japon, la lavande ou encore la plante carnivore Sarracenia qui peut aussi les dévorer soit dit-en passant. En revanche, ils détestent l’odeur du marc de café brûlé, de l’encens, du clou de girofle ou encore du thym.
Le « tracking » du frelon asiatique, l’avenir du piégeage ?
Nous savons désormais qu’il sera impossible d’éradiquer les frelons asiatiques de notre pays. Arrivés en 2004 dans le Lot-et-Garonne, ils progressent chaque année vers l’est de la France et, pour la première fois en 2022, des frelons asiatiques ont été découverts en Suisse. Piéger les frelons asiatiques qui rôdent autour des ruches est une « goutte d’eau dans l’océan », si détruire le nid semble bien plus efficace. Depuis quelques années, comme sur ce communiqué de presse de l’INRAE, on sait que les chercheurs s’orientent sur le tracage des frelons asiatiques. L’idée étant de poser des minibalises contre les frelons hors du nid. Ce système permettra de les suivre jusqu’au bercail afin de les détruire dans leur intégralité.