Nous savons depuis toujours que les abeilles sauvages ou domestiques sont des maillons indispensables à la chaîne alimentaire et à la biodiversité. Souvent menacées par la bétonisation ou les pesticides, elles doivent faire face à une nouvelle menace depuis 2004, celle du frelon asiatique. Cet insecte arrivé par hasard en 2004, dans une poterie importée de Chine, n’a cessé de proliférer. Depuis quelques mois, nous savons qu’il sera désormais impossible de l’exterminer. Il va falloir « vivre avec » et tenter de protéger les abeilles. Inventés régulièrement par des apiculteurs, de nombreux pièges ont vu le jour depuis cette propagation. Celui de Frédéric Larguier, ingénieur de profession, s’appelle Vigivelutina et se présente comme un système à base de reconnaissance d’image. Financé par une campagne sur Ulule en mars 2021, le brevet déposé semble toujours en cours de validation. Découverte.
Comment fonctionne le Vigivelutina ?
Le piège inventé par Frédéric Larguier s’installe à l’entrée de la ruche et agit comme un sas de sécurité pour les abeilles. S’il est placé à l’entrée de la ruche, c’est tout simplement parce que c’est l’endroit choisi par le frelon pour chasser les abeilles sortantes. «À l’intérieur de ce caisson, on a une caméra qui détecte le frelon. Il déclenche un soufflet qui va descendre et envelopper le frelon » explique Frédéric Larguier. Lorsque frelon asiatique est pris au piège dans une cage noire, son réflexe sera alors de se diriger vers la lumière.
Au bout du tunnel de lumière se trouve un bac en plastique transparent vers lequel le frelon va naturellement se diriger. Il se fera ensuite capturer et ne pourra pas en ressortir. Si des abeilles venaient à être capturées, elles pourraient facilement ressortir grâce à de petits trous calibrés à leur taille. Ce qui n’est pas le cas des frelons, beaucoup plus gros.
Un piège sélectif, sans aucun danger pour la nature
Le Vigivelutina permet de capturer les frelons asiatiques, mais laisse les abeilles et autres insectes libres de leurs mouvements. De plus, il n’utilise aucun insecticide. Ce qui permet aux mésanges, friandes de frelons asiatiques, de pouvoir les consommer sans aucun danger. Selon son inventeur, il serait capable de capturer plus de 200 frelons en une seule journée. Cependant, le piège Vigivelutina ne permet pas de s’attaquer aux nids. Il captive uniquement les frelons qui rôdent autour des ruches, comme l’explique Jacques Gabarda, apiculteur dans l’Aude, lors d’une interview accordée à France 3 Régions.
Pour lui, ce piège est intéressant, car ses récoltes de miel ne font que diminuer depuis quelques années. Une solution efficace, mais qui nécessite l’installation d’un piège devant chaque ruche, engageant tout de même un coût important pour lui. Le piège d’origine doit être relié à l’électricité et à Internet pour pouvoir identifier les frelons grâce à l’Intelligence Artificielle. Un autre problème pour les ruches « hors réseau ». Aux dernières nouvelles, l’inventeur était toujours en attente de la validation de son brevet. Plus d’informations : Vigivelutina.
Le tracking, un nouvel espoir pour les apiculteurs ?
Comme nous vous l’avons dit, arrêter les frelons asiatiques n’est plus possible, comme le relate un article paru sur le site Actu-environnement.com. De nombreux chercheurs se penchent actuellement sur le tracking des frelons asiatiques. L’idée étant de pouvoir les suivre jusqu’à leur nid afin de les détruire dans leur globalité, au lieu d’en tuer quelques solitaires. Des chercheurs de l’université d’Exeter (Angleterre) travaillent pour le moment sur des micropuces qui pourraient être installées sur les frelons « baladeurs ». Ces puces les suivraient ensuite jusqu’au nid et l’on pourrait, ensuite, facilement les éradiquer.