Les puits canadiens ne sont pas nés de la dernière pluie, mais avec les augmentations des coûts de l’énergie, ils reviennent sur le devant de la scène. Ces systèmes de chauffage et de refroidissement utilisent l’inertie thermique du sol pour réguler la température intérieure d’un bâtiment. Il faut savoir que la température du sol oscille à une certaine profondeur comprise entre 8 et 18 °C toute l’année. Les variations de température sont évidemment bien plus importantes à l’extérieur. À l’évidence, plus il fait froid, meilleur sera le rendement d’un puits canadien et à l’inverse, si le thermomètre dépasse les 30 °C, il apportera la fraîcheur du sol dans la maison. Cette solution, souvent plébiscitée par les propriétaires de maisons passives, est de plus en plus installée dans les nouvelles constructions. Découverte.
Quels sont les quatre éléments principaux d’un puits canadien ?
Le puits canadien permet de consommer dix fois moins d’énergie et ne diminue pas le taux d’hygrométrie de l’air. Un puits canadien se compose de quatre éléments principaux, dont l’entrée d’air neuf, le système d’évacuation des condensats, le système de régulation (ou ventilateur) et le conduit souterrain. Les conduits doivent, de préférence, être en polyéthylène de qualité alimentaire, grès vitrifié ou polypropylène, lisses à l’intérieur et annelés à l’extérieur. La longueur du conduit doit être calculée en fonction du débit d’air souhaité, de la nature du sol et de la zone géographique. Il devra, par exemple, être plus long dans un sol sablonneux que dans un sol argileux. Plus humide, le sol argileux est plus conducteur. Quant aux tubes, ils doivent être espacés d’au moins cinq fois le diamètre du conduit pour conserver un échange thermique adéquat entre eux.
Comment ça marche ?
Appelé air neuf, l’air extérieur entre par une bouche d’aspiration équipée d’une grille qui filtrera les impuretés (feuilles mortes, déchets, etc.). Il circule ensuite grâce à un ventilateur (100 W environ) dans des conduits souterrains. L’air est ensuite propulsé à l’intérieur du bâtiment. La prise d’air doit être installée à approximativement 1.10 m du sol afin de limiter l’encrassement du système. Elle doit également être positionnée loin de sources de pollution et d’arbres qui pourraient provoquer des allergies pour les habitants.
Quant aux tuyaux, ils mesurent entre 30 et 50 m de long et doivent être de qualité alimentaire. Ils doivent être enterrés entre 1.40 m et 2.20 m en fonction du rendement souhaité et devront être installés sur un lit de sable ou gravier. Ensuite, ils doivent être recouverts de 20 cm de sable assez fin, de 4 millimètres granulométriques au maximum. Le lit de sable devra afficher une pente de 2 % au minimum pour que les condensats puissent s’évacuer. Enfin, élément indispensable du système, le ventilateur devra être commandé par un régulateur afin de réguler la vitesse et le débit d’air.
Quels sont les avantages et les inconvénients du puits canadien ?
Comme tout système, le puits canadien a des avantages et des inconvénients. Les bénéfices sont écologiques puisqu’il utilise une ressource naturelle pour chauffer ou refroidir l’air d’une maison. Il est évidemment économique et moins énergivore que de nombreuses autres solutions. On estime qu’il peut permettre une économie de 20 % sur la facture énergétique. Enfin, c’est un système confortable qui ne demande pas énormément de maintenance ni d’entretien, en plus d’être compatible avec les autres systèmes de chauffage. Quant aux inconvénients, ils existent aussi, à commencer par le coût de l’installation qui se situe autour de 2 000 € au minimum.
Il faudra également ajouter les frais de terrassement qui peuvent faire grimper la facture. Un autre inconvénient étant celui de l’accès au dispositif en cas de problème, il n’est pas rare que des feuilles mortes se faufilent dans les conduits. Aussi, il faut donc se glisser dans le conduit pour le nettoyer. Le puits canadien est un système qui demande absolument l’intervention d’un professionnel pour l’installation et il ne bénéficie d’aucune aide ni de crédit d’impôt malgré son côté écologique. Les choses pourraient évoluer mais, actuellement, ce n’est pas encore le cas.