Si vous avez eu la chance de visiter l’île Maurice, vous avez certainement déjà entendu parler du dodo, l’oiseau emblématique de cette petite île située au bord de l’océan Indien. Le Dronte de Maurice est une espèce d’oiseaux de l’ordre des colombiformes, endémique de l’île Maurice, disparue depuis la fin du XVIIᵉ siècle, couramment appelé Dodo (Source Wikipédia). Aussi mythique que le yéti ou la licorne, le dodo pourrait bien renaître de ses cendres annonce une start-up américaine, Colossal. Grâce aux progrès de la bio science, le laboratoire américain a déjà indiqué la réapparition potentielle du mammouth qui a disparu depuis 5 000 ans, ou celui du diable de Tasmanie qui existe encore en Australie, mais en infime quantité. Alors le dodo réapparaitra-t-il après plusieurs siècles de « sommeil » ? Explications.
Comment pourrait-on faire revenir le dodo ?
La start-up américaine, Colossal, pense que le dodo pourrait avoir des applications dans la santé humaine et envisage de faire revenir le dodo sur Terre. Pour réaliser cette renaissance, la start-up explique vouloir utiliser des ciseaux génétiques, à la manière des CRISPR, un outil découpeur d’ADN qui a reçu le prix Nobel de chimie en 2020. « Le système CRISPR-Cas9 constitue de véritables ciseaux moléculaires permettant de couper et modifier l’A.D.N. à des endroits précis du génome » comme l’explique le site Enseignementsup-recherche.gouv.fr. Une invention que l’on doit à deux chercheuses, l’Américaine, Jennifer Doudna, et la Française, Emmanuelle Charpentier. La disparition du dodo est due à l’activité humaine, et donc aux méfaits de l’homme lorsque l’île Maurice a été découverte. Colossal veut ainsi le faire réapparaître.
Quels objectifs pour Colossal ?
Si le dodo est actuellement au centre des intérêts de la start-up, il n’est pas le seul à avoir disparu. Un rapport de WWF, publié l’année dernière, explique que 69 % de la faune sauvage a disparu en 50 ans, soit depuis les années 1970. Colossal espère de ce fait répondre à la problématique de l’extinction des espèces et propose un nouveau concept, le « Restoring the past for a better future », soit Restaurer le passé pour un meilleur futur. Faire réapparaître le dodo est génétiquement réalisable, mais le problème réside dans le fait que l’on ignore réellement à quoi ressemble l’animal. Disparus depuis plusieurs siècles, les scientifiques ne possèdent que des représentations de l’animal. Pour réaliser ce retour à la vie, la start-up Colossal Laboratories & Bioscience, fondée par George M.Church, biologiste diplômé d’Harvard et par Ben Lamm, entrepreneur et actuel PDG, a levé plus de 200 000 millions de dollars de fonds. Les recherches seront dirigées par Beth Shapiro, une paléontologue spécialisée, chargée de ramener à la vie certains animaux disparus.
Comment vont-ils s’y prendre ?
Les scientifiques utiliseront donc le CRISPR-Cas9 et travailleront à partir d’un spécimen conservé dans un musée danois. L’équipe chargée de la résurrection du dodo travaille sur le sujet depuis 2002 et ce travail se déroulera en plusieurs étapes. Pour parvenir à faire revivre le dodo, les chercheurs envisagent de recréer un ADN complet en mélangeant l’échantillon à des ADN d’oiseaux de la même espèce, les colombiformes. Selon eux, le plus proche « cousin » du dodo encore présent sur Terre serait le pigeon de Nicobar, et c’est en conséquence lui qui servira de point de départ à la renaissance du dodo.
Le travail des généticiens et des biologistes devrait aboutir à la création d’un œuf, qui donnera naissance à un petit dodo « nouvelle génération » après éclosion. Le travail de Colossal est assez controversé, car certains scientifiques se demandent si la présence du dodo est vraiment nécessaire. De plus, la start-up américaine ne donne pas de détails sur l’utilité de la réapparition du dodo, ni s’il peut être un élément important de la biodiversité. Ceux qui restent sceptiques face à cette future réapparition expliquent que récréer le dodo pour le mettre en cage ne serait pas une bonne idée. En revanche, le réintroduire dans la nature pourrait effectivement être une solution pour réalimenter la biodiversité.