Il y a près de 20 ans, le premier frelon asiatique était découvert en France. L’histoire dit qu’une reine frelon asiatique fécondée serait arrivée, cachée dans une poterie venue de Chine en 2004. Son voyage vers l’Europe fut le début d’une invasion et de l’arrivée d’un redoutable prédateur pour nos abeilles domestiques et sauvages. Le frelon asiatique se nourrit malheureusement du thorax des abeilles, plein de protéines. En Asie, où il existe depuis plus longtemps, mais les abeilles locales ont apparemment appris à le combattre. Ce qui n’est pas le cas en Europe pour l’instant. Dans certains départements, des stratégies sont mises en place pour aider à lutter contre ce fléau qui menace la biodiversité. Découvrez comment les habitants du Morbihan ou les Côtes-d’Armor sont aidés dans la lutte qui s’annonce encore compliquée cette année.
Comment la lutte s’organise en Bretagne ?
Dans le département du Morbihan (56), la Fédération Départementale des Groupements de Défense contre les Organismes Nuisibles du Morbihan (FDGDON 56) vient de valider un plan de lutte contre le frelon asiatique. Depuis 2015, dans ce département de l’ouest de la France, chaque commune a nommé un ou plusieurs référents « frelon asiatique ». Les communes doivent donc mettre à disposition des habitants une liste des professionnels susceptibles d’intervenir lors de la destruction des nids. Elles sont également dans l’obligation de transmettre à la fédération les anomalies relevées par les particuliers (tarifs non conformes, intervention douteuse…). Les communes doivent enfin proposer des solutions pour inciter les particuliers à piéger les reines fondatrices entre le 1ᵉʳ avril et 31 mai.
Un exemple concret dans les Côtes-d’Armor (22)
Sur le territoire du département des Côtes-d’Armor, la FDGDON 22 est chargée d’organiser la destruction systématique des nids de frelons asiatiques sur sollicitation des collectivités, des services de secours ou des particuliers. Pour les habitants de la communauté de communes de Loudéac Communauté Bretagne Centre et de la commune du Mené, une convention a été signée. Celle-ci assure une prise en charge de 50 % (dans la limite de 150 €) de l’intervention d’un professionnel en la matière lors de la destruction des nids de frelons asiatiques. Pour bénéficier de cette aide, les habitants doivent faire appel à un professionnel agréé par les mairies concernées, entre le 1ᵉʳ avril et le 31 octobre. Enfin, pour aider à la localisation, ils doivent aussi fournir l’endroit précis de la découverte du nid et présenter une facture acquittée pour bénéficier du remboursement de 50 % de cette dernière.
Pourquoi fournissent-ils ses aides ?
Depuis quelques jours, la question du frelon asiatique a été soulevée à l’Assemblée nationale. Mais en attendant qu’une stratégie nationale soit peut-être mise en place, c’est aux particuliers de lutter seuls contre ces frelons asiatiques. La FDGDON 56 rappelle l’intérêt des piégeages de printemps, soit ceux des reines fondatrices qui commencent à sortir dès que les températures atteignent une moyenne de 12 °C. La capture des reines fécondées est, évidemment, essentielle pour éviter la fondation du futur nid. Cela est d’autant plus urgent dans les villes, où les reines semblent se plaire, à l’abri du froid. Comme tous les spécialistes du piégeage, la FDGDON 56 rappelle que le piège doit être le plus sélectif possible, afin d’éviter la capture d’autres espèces.
Ainsi, elle préconise notamment le piège désormais classique bière, sirop de cassis, vin blanc, avec un détail supplémentaire. En effet, elle suggère d’installer un petit grillage ou des galets au fond de la bouteille, afin que les insectes aient une chance d’éviter la noyade. Sur le corps de la bouteille, il faut aussi percer de petits trous de 5 à 5,5 mm de diamètre afin que les petits insectes puissent s’y échapper. Quant aux frelons asiatiques, qui sont de taille plus gros, restent pris au piège. Enfin, ces pièges peuvent être installés dès le mois de février, les températures un peu plus hautes qu’à l’accoutumée cetteannée. Il vaut mieux prévenir que guérir !