La production d’hydrogène à partir de l’eau de mer n’est pas une nouveauté. Le concept est déjà en vigueur dans de nombreux pays comme la Chine et l’Arabie Saoudite, où des scientifiques mènent des recherches poussées en la matière. Ce procédé possède de multiples avantages par rapport à l’utilisation de l’eau douce. L’eau de mer constitue 96,5 % des réserves d’eau présentes à la surface de la Terre. Notons qu’après extraction de l’hydrogène, lorsque ce dernier est brûlé, on obtient de l’eau douce.
Une avancée remarquable en Australie
Bien que cette solution soit salvatrice, la production d’hydrogène par électrolyse à partir de l’eau de mer est plus facile à dire qu’à faire. En plus de la corrosion, d’autres contraintes s’imposent telles que la présence de microorganismes et d’impureté en tout genre, sans oublier les rejets de chlore. La maîtrise de ce dernier phénomène constitue l’un des plus grands défis de ce genre d’opération. Le chlore est effectivement un composé nocif pour l’environnement. Heureusement, les recherches ne manquent pas en la matière. En Australie, par exemple, des experts du RMIT (Institut royal de technologie de Melbourne) affirment avoir mis au point un nouveau catalyseur qui ne génère pas cet élément chimique.
Un catalyseur révolutionnaire pour améliorer la production d’hydrogène
Pour pouvoir être qualifié d’écologique, l’hydrogène que nous utilisons doit avoir été créé à partir d’une ressource entièrement renouvelable. Autrement dit, l’exploitation des ressources en eau douce à des fins de production de H₂ est loin d’être une bonne idée pour sauver la planète. Le recours à l’eau de mer est donc considéré comme l’une des solutions optimales, mais encore faut-il savoir s’affranchir de l’émission de chlore. « Si nous devions répondre aux besoins mondiaux en hydrogène [en utilisant l’eau de mer] sans résoudre ce problème au préalable, nous produirions 240 millions de tonnes de chlore par an, soit trois à quatre fois plus que ce dont le monde a besoin. » explique le docteur Nasir Mahmood, l’un des auteurs de l’article.
Le moins cher possible…
Le catalyseur du RMIT permet une électrolyse sans émission de dioxyde de carbone ni de chlore. Pour arriver à un tel exploit, il utilise des feuilles de phosphure de nickel-molybdène dopé à l’azote (NiMo 3 P). Celles-ci intègrent des pores de taille nanométrique. En plus d’être moins coûteux, le dispositif consommerait peu d’énergie et serait facile à produire en masse. Pour l’instant, des améliorations sont encore prévues. Mais l’équipe voit déjà les choses en grand. Le professeur Mahmood et ses collaborateurs espèrent pouvoir booster la production d’hydrogène vert de l’Australie qui, selon les analystes, pourrait devenir une référence mondiale dans ce domaine. D’ailleurs, le gouvernement australien ambitionne de réduire le prix du kilo de H2 à 2 dollars australiens, soit environ 1,3 euro. Plus d’informations : rmit.edu.au