S’inspirer de la nature pour inventer des produits utiles à l’homme, cela s’appelle du biomimétisme. Francis Rey, un habitant de Cormolain dans le Calvados, s’en est inspiré en développant une hydrolienne qui fonctionne comme la nageoire d’un dauphin. « Extraire très efficacement l’énergie des courants pour rendre l’électricité plus accessible et plus verte avec une technologie » est l’ambition de l’inventeur qui s’est confié au journal La Renaissance. Ce docteur en génie côtier et en génie civil développe en ce moment une hydrolienne innovante et respectueuse de l’environnement. Ce dispositif a pour modèle le fonctionnement d’une nageoire de dauphin, plutôt qu’un système de pales rotatives ou d’hélices. Découverte.
Un brevet déjà obtenu
Francis Rey a déjà obtenu un brevet pour son innovation. Son hydrolienne utilise en fait des foils oscillants, inspirés de la nage du dauphin. Il assure qu’elle aurait un rendement supérieur aux hydroliennes classiques et qu’elle serait plus efficiente et plus robuste. Puisqu’elle s’inspire de la nageoire d’un dauphin, elle est également orientable, réglable et offre la possibilité de paramétrages biométriques. Pour développer son invention, Francis Rey a fondé une start-up, Foil-O-Ecologie. Il a notamment obtenu une aide de 50 000 € pour développer cette technologie unique de propulsion navale. Notons qu’en imitant le battement d’une nageoire, cette dernière est respectueuse de l’environnement.
Comment ça marche ?
La turbine hydraulique sous-marine ou à flot utilise l’énergie cinétique des courants marins ou fluviaux. L’inventeur a imaginé cette technique 10 ans auparavant. Dix années qu’il a consacrées à la recherche et au développement de son invention. En 2020, il a déposé un brevet qui vient d’être validé au début de l’année 2023. Son objectif est « d’extraire très efficacement l’énergie des courants pour rendre l’électricité plus accessible et plus verte ».
En réalité, l’hydrolienne utilise des ailerons incurvés, inspirés de la nageoire des cétacés. Cela permet de produire deux fois plus d’énergie que les systèmes hydroliens classiques. Si l’on reprend le principe de fonctionnement d’une nageoire de dauphin, il faut savoir que la nageoire caudale est horizontale pour permettre un déplacement. Dans cette optique, il doit la bouger du haut vers le bas. Ce sera donc le même principe pour l’hydrolienne Foil-O-Ecologie. Une campagne d’investissement est d’ailleurs en cours sur Wedogood.
L’hydroélectricité en France
Lorsque l’on aborde la notion d’énergie renouvelable, la place est surtout à l’énergie solaire et à l’énergie éolienne. Reconnaissons que pour produire de l’électricité à partir d’une hydrolienne, il faut disposer incontournablement d’un cours d’eau bien pourvu de courant. On ne le sait pas toujours, mais « l’hydroélectricité est la deuxième source de production électrique derrière le nucléaire et la première source d’électricité renouvelable en France » selon le ministère de l’Écologie. La France dispose d’environ 25,7 GW, soit l’un des plus grands parcs hydroélectriques en Europe, représentant environ 20 % de la puissance totale installée.
Reconnaissons que grâce à la situation géographique du pays, avec ses 5 853 km de façades maritimes, l’hydroélectricité a de beaux jours devant elle. Nous voyons arriver de plus en plus de minihydroliennes sur le marché. Des infrastructures qui permettraient aux particuliers d’exploiter les petits cours d’eau ou rivières. Dans certains pays, comme aux États-Unis, notamment dans la ville de Portland, ils ont opté pour la Lucid Pipe. Il s’agit de petites hydroliennes qui s’installent dans les canalisations et qui alimentent déjà 150 foyers.