La capacité de mémoire de cet organe complexe est nettement plus importante que toutes les estimations précédentes réalisées par des scientifiques. Selon une étude des neurobiologistes américains, il serait capable d’emmagasiner toutes les informations disponibles sur Internet. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui motivent actuellement certains chercheurs à développer un bio-ordinateur fonctionnant avec des cellules cérébrales humaines cultivées.
Comprendre la capacité de mémoire du cerveau humain
Des chercheurs de l’Université de Stanford ont révélé que le cortex cérébral compte 125 trillions de synapses (zones de contact minuscules entre deux neurones ou entre un neurone et une autre cellule). Chaque synapse garantit la transmission d’informations entre deux cellules. Une autre recherche menée par des scientifiques américains affirme que chacune de ces zones de contact peut emmagasiner 4,7 bits d’information. Le cortex cérébral peut donc stocker environ 74 trillions d’octets de données, soit 74 téraoctets (125 trillions de synapses x 0,5875 octet qui est l’équivalent de 4,7 bits). Un trillion d’octets équivaut à un téraoctet. Il est bon de préciser que ce cortex – substance grise recouvrant les deux hémisphères cérébraux – n’est qu’une petite partie du cerveau. Selon un article publié dans Scientific American en 2010, le cerveau d’un adulte moyen possède une capacité de mémoire de 2,5 pétaoctets (2 560 téraoctets ou 2,5 millions de gigaoctets).
Comment déterminer la capacité de mémoire d’un cerveau humain ?
Sur un ordinateur, la capacité de stockage d’informations est quantifiée en bits (chacun d’entre eux a une valeur de 0 ou de 1). Dans le cerveau humain, celle-ci varie en fonction du nombre de synapses présentes et des forces synaptiques distinctes. Ces dernières peuvent être mesurées en bits. Elles permettent de connaître l’influence de l’activité d’un neurone sur un autre auquel il est connecté. Ainsi, elles correspondent aux informations stockées. D’ailleurs, selon Terry Sejnowski, chercheur au Salk Institute for Biological Studies en Californie, les synapses seraient susceptibles de se dupliquer. Son étude est fondée sur une modélisation en 3D du tissu de l’hippocampe (siège de mémoire dans le cerveau). Avec son équipe, il a observé cette faculté à se dupliquer sur 26 types de synapses différents. Cette découverte pourrait montrer que le cerveau humain peut mémoriser une quantité d’informations encore plus importante que prévue.
Le cerveau comparé aux plus grands « data center »
D’après le magazine informatique Computerworld, l’entrepôt de données de Yahoo a une capacité de 2 pétaoctets. Le géant du Web s’en sert pour étudier le comportement de ses visiteurs mensuels estimés à plus de 500 millions. Il peut traiter 24 milliards d’événements en une journée. Voici un autre exemple intéressant. Aux États-Unis, l’agence gouvernementale IRS dispose d’un entrepôt de données de 150 téraoctets de mémoire. Elle utilise le Data Warehouse afin de stocker des informations sur plus de 300 millions d’Américains et sur plusieurs millions de sociétés.
Le cas de l’ordinateur utilisé à bord du vaisseau spatial Apollo 11 est également fascinant. Cette machine disposait d’un système d’exploitation doté d’une capacité de 64 kilo-octets seulement. Pourtant, il avait pu gérer environ 64 000 caractères d’informations. Il avait assuré le contrôle de ce vaisseau lors de son voyage d’exploration entre la Terre et la Lune. Comparé à ces deux data center, le cerveau humain est plus puissant en termes de mémoire. Par ailleurs, il représente un grand potentiel pour le secteur de l’informatique. C’est pourquoi il suscite aujourd’hui la curiosité de nombreux scientifiques qui aspirent à inventer des ordinateurs biologiques constitués de cellules cérébrales.