Et si une grande partie des déchets non utilisés étaient revalorisés et devenaient des pellets ? Les pellets de bois, qui ont fait couler beaucoup d’encre ces dernières semaines, cristallisent aussi la colère des consommateurs. Des stocks épuisés, des prix phénoménaux et, dans la plupart des cas, des clients qui ont dû revenir aux radiateurs électriques ou à la chaudière à gaz à un moment. Dans le nord de la France, l’entreprise belge Vanheede poursuit son expansion sur la zone Artois-Flandres. Déjà très présente du côté belge, elle va désormais s’implanter sur le site de Billy-Berclau avec objectif de revaloriser les déchets ultimes, issus des biodéchets et du déconditionnement alimentaire. Découverte.
Un déchet ultime, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque nous parlons de déchets, il y a ceux qui sont recyclables et réutilisables, susceptibles d’être revalorisés. D’un autre côté, il y a aussi ce que l’on appelle les « déchets ultimes ». Un déchet ultime (ou déchet non dangereux) est un type de déchet qui ne peut plus être ni réutilisé ni recyclé ni valorisé. Par conséquent, il doit être éliminé. Ces déchets sont considérés comme les derniers stades de la gestion des déchets. Ils sont aussi généralement destinés à être enfouis dans des centres d’enfouissement technique (CET) ou incinérés dans des installations d’incinération des déchets. Ces déchets peuvent être des couches jetables, des papiers non recyclables ou encore des déchets de bois issus de la construction, voire des déchets dits dangereux, décontaminés. Stéphane Beaurain, directeur du site de Billy-Berclau, s’intéresse de ce fait à ces déchets, qui ne passionnent personne et que l’on ne sait pas réellement revaloriser.
Quel est l’objectif de Vanheede ?
Le site de Billy-Berclau (Pas-de-Calais) entend proposer une solution qui permettrait de revaloriser 99 % des tonnes de déchets entrantes, comme expliqué dans une interview accordée à France 3 Régions. Ces déchets proviennent des activités économiques pour 99.9 % d’entre eux et des particuliers pour le reste. En 10 ans, le poids entrant de déchets est passé de 30 000 à 100 000 t. Revaloriser les déchets est donc d’une importance capitale, puisque dès 2025, l’entreprise prévoie qu’aucune décharge ne sera présente sur le site. Cela, dans l’optique de revaloriser ces déchets et de produire sur place des combustibles solides de récupération (CSR). Ces derniers prendraient la forme de nos chers petits pellets de bois. Avant cette solution innovante, ces déchets ultimes étaient enfouis dans des endroits prévus à cet effet. Pour parvenir à fabriquer des pellets, l’entreprise belge implantera bientôt un bâtiment de 30 000 m² destiné au tri des déchets ultimes. Puis, un autre bâtiment traitera les déchets triés pour les transformer en CSR, destinés aux industries cimentières et chimiques.
Qui utilise les combustibles solides de récupération ?
Les CSR peuvent être utilisés par toute industrie cherchant à réduire les coûts énergétiques et à améliorer son bilan environnemental. C’est notamment le cas des cimenteries qui les utilisent comme combustible alternatif au coke de pétrole et au charbon dans les fours à ciment. C’est aussi le cas pour les centrales électriques qui les brûlent pour produire de l’électricité en remplaçant les combustibles fossiles traditionnels comme le charbon et le gaz naturel. Les usines de traitement des déchets emploient des CSR pour alimenter leurs installations de traitement et produire de l’énergie. Enfin, les usines sidérurgiques les utilisent aussi pour réduire les coûts énergétiques et astronomiques des hauts fourneaux.