Dans la nature, une canopée est la couche supérieure des arbres d’une forêt ou d’une zone boisée. Elle est constituée de branches, de feuilles et d’autres éléments aériens constitutifs des arbres. La canopée est importante pour la biodiversité, car elle fournit de l’habitat et de la nourriture pour de nombreuses espèces animales et végétales. Elle régule le climat local en réduisant l’évaporation et en augmentant l’humidité. Elle filtre également la lumière du soleil pour protéger le sol et les espèces inférieures de l’impact direct de la lumière solaire. À Marseille, il existe un projet urbain baptisé « Projet Canopée » qui s’inspire directement de la nature. L’idée étant de couvrir les autoroutes de panneaux solaires, pour produire de l’électricité. Soutenu par différents élus, ingénieurs et associations de la cité Phocéenne, le projet vient de recevoir un accueil favorable. Trois portions d’autoroutes devraient être équipées prochainement. Découverte.
Le projet Canopée, qu’est-ce que c’est ?
Depuis l’année dernière, l’adjoint au maire de Marseille, Sébastien Barles, qui est chargé de la transition écologique, planche sur ce projet. L’idée étant de couvrir les autoroutes urbaines de Marseille de panneaux solaires. « En plus de produire de l’électricité renouvelable, on peut aussi diminuer la pollution de l’air et sonore. », explique l’élu marseillais dans une interview accordée au magazine Made In Marseille. L’idée était venue des ingénieurs en reconversion dans l’énergie solaire. Un concept qui pourrait se concrétiser, après avoir reçu un avis favorable de la préfecture le 20 mars dernier.
Marseille: des élus écologistes veulent installer une canopée solaire sur la L2 pic.twitter.com/wmnpG3JKMr
— BFM Marseille Provence (@BFMMarseille) January 24, 2023
Un concept pas tout à fait nouveau
En effet, un projet similaire avait été initié en 2020 par l’Institut autrichien de technologie, Fraunhofer ISE et Forster Industrietechnik en Allemagne. Le but était d’équiper les autoroutes d’un nouveau concept de toiture intégrant des systèmes photovoltaïques. L’objectif consiste à exploiter les réseaux routiers pour générer de l’électricité. Le projet impliquait la création d’une surface inclinée sur la structure recouverte de panneaux solaires. L’inclinaison devait être conçue pour assurer un rendement énergétique optimal, tout en permettant à la pluie et à la neige de s’écouler sur les côtés.
Trois tronçons prévus en test à Marseille
Une fois que les études techniques et opérationnelles auraient été réalisées, les canopées pourraient ainsi s’installer au cœur de la cité Phocéenne. Pour le moment, la forme de la canopée n’a pas encore été fixée. Elle prendra potentiellement la forme d’un tunnel de panneaux solaires ou encore de casquettes photovoltaïques, précise l’élu. En revanche, les premiers sites à bénéficier de ce projet figurent déjà sur une liste : la Pomme, les Aygalades et au niveau de l’échangeur de Frais-Vallon.
Quels bénéfices pour les Marseillais ?
Outre le fait que ces canopées pourront produire de l’électricité, elles seront également un rempart contre les nuisances sonores liées à ces autoroutes urbaines. Dans le cas de la passerelle de Frais-Vallon, les nuisances sonores comme les émissions de particules polluantes se verraient largement atténuées par la canopée. D’ailleurs, une étude doit être lancée à ce sujet par l’agence publique de surveillance de la qualité de l’air, Atmosud. Et bien entendu, la pose de ces tunnels ou casquettes photovoltaïques permettrait aux habitants de réduire leurs coûts énergétiques.
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Rappelons aussi que Marseille vise la neutralité carbone en 2030 ! Le potentiel solaire de la région marseillaise n’est plus à démontrer, mais la place manque pour installer ce type d’équipement. Les autoroutes s’imposent comme des surfaces assez simples à couvrir et permettront aussi l’expérimentation de plusieurs technologies. Figurent parmi ces dernières les poutres textiles développées par l’entreprise Lepidos, permettant de filtrer l’air tout en soutenant des panneaux photovoltaïques. « Si on veut remplir les objectifs de développement des énergies renouvelables, il faut se concentrer sur les sites déjà artificialisés. », conclut Sébastien Barles. Intelligente cette idée non ? Notamment lorsque l’on sait que les autoroutes marseillaises représenteraient environ 26 km de couverture potentielle, soit 800 000 m² de panneaux solaires !
A-t-on une idée du coût et des bénéfices ? Quels sont les résultats de l’expérience allemande ? Quelle serait la quantité d’énergie produite par la couverture totale des autoroutes ? Par la moitié ? Que représente cette quantité d’énergie par rapport à la consommation globale de la cité ? Au-delà du coup politique, le jeu en vaut-il la chandelle ?