Dans certains pays du monde, l’accès à l’eau potable ne se fait pas simplement en ouvrant un robinet, et il ne pleut pas suffisamment pour profiter de l’eau de pluie. C’est, par exemple, le cas en Colombie, dans la région de Bogotá. En revanche, dans cette région du monde, les brouillards sont fréquents et parfois très denses. Pour tenter d’apporter une solution de collecte d’eaux, le studio de design Alsar Atelier et le designer Oscar Zamora ont développé une structure simple, fabriquée avec des matériaux abordables : un capteur de brouillard. Cette invention, commandée par le chef de la communauté du quartier de San Luis, César Salomón, vise à créer une source d’eau supplémentaire dans la région. Ce capteur de brouillard (ou attrape brouillard) collecterait 200 l d’eau par semaine. Découverte.
Comment fonctionne un capteur de brouillard ?
Un capteur de brouillard pour collecter l’eau est un dispositif conçu pour récupérer l’humidité contenue dans le brouillard atmosphérique et la transformer en eau liquide utilisable. Ces capteurs fonctionnent sur le principe de la condensation. Généralement, ils se composent de tissus, de filets de mailles, de filets de pêche, etc. Ces filets que l’on appelle collecteurs capturent les gouttelettes d’eau du brouillard, qui se condensent sur les mailles. Elles se transforment alors en gouttes d’eau qui ruissellent le long du tissu, vers un récupérateur d’eau de pluie. Les capteurs de brouillard sont souvent installés dans des zones montagneuses ou côtières où la brume et le brouillard sont fréquents. Ils sont particulièrement utiles dans les endroits où les précipitations sont faibles et où l’eau douce est limitée. Les communautés rurales et les installations isolées peuvent bénéficier de l’utilisation de capteurs de brouillard pour collecter de l’eau potable ou pour l’irrigation des cultures.
Le capteur de brouillard Alsar Atelier, qu’est-ce que c’est ?
L’attrape brouillard conçu par l’atelier de design se compose d’un cadre en acier léger enveloppé dans un tissu en plastique, le polyshade. Ce tissu est normalement utilisé pour sécuriser les chantiers de construction. Il est très accessible puisqu’une fois utilisé sur les chantiers, il devient un déchet. En cinq jours seulement, le capteur de brouillard a été installé par quatre habitants du quartier. Une manière pour Alejandro Saldarriaga, fondateur d’Alsar Atelier, de prouver que son invention ne nécessite aucune connaissance particulière, ni machinerie lourde, ni béton. Ce projet entend aussi sensibiliser les populations au fait que la bétonisation à outrance n’est pas inéluctable, qu’il est possible de construire des structures sans béton.
Le capteur de brouillard, un symbole aussi
L’invention du studio de design se veut aussi un symbole dans le quartier. Il prouve que les habitants peuvent réduire leur dépendance aux services publics locaux, et offre une nouvelle alternative d’approvisionnement en eau. Le projet a également permis à la communauté de découvrir de nouvelles techniques de construction durables et résilientes. Autre démonstration pour ce projet : prouver qu’il est possible de mettre en œuvre des méthodes de construction innovantes et durables, même dans des conditions difficiles. Grâce à des matériaux accessibles et des méthodes de construction à faible impact, ce capteur de brouillard offre une solution d’approvisionnement en eau durable à la communauté. En même temps, il favorise l’adoption de pratiques de construction résilientes face aux changements environnementaux. En savoir plus ? Rendez-vous sur le site alsar-atelier.com.