L’invention d’une technologie pour transformer la vapeur des océans en eau potable

Des scientifiques veulent utiliser la vapeur des océans pour produire de l'eau potable et répondre à la pénurie dans les zones les plus désertiques du globe.

Il existe de nombreuses inventions et innovation pour économiser l’eau et pour couvrir les besoins de la population. Parmi les plus populaires, nous pouvons citer les récupérateurs d’eau de pluie, mais ces dispositifs sont toutefois limités, car l’eau collectée n’est pas toujours propre à la consommation. Fort de ce constat, des scientifiques envisagent de capturer l’humidité des océans pour alimenter en eau potable certaines régions les plus arides de la planète.

L’océan, une source d’eau intarissable

 « Nous allons devoir trouver un moyen d’augmenter l’offre d’eau douce, car la conservation et le recyclage de l’eau des sources existantes, bien qu’essentiels, ne suffiront pas à répondre aux besoins humains. Nous pensons que la méthode que nous venons de proposer peut y parvenir à grande échelle », confie Praveen Kumar, professeur à l’université de l’Illinois à Urbana-Champaign (UIUC) et un des auteurs de l’étude publiée dans la revue scientifique « Nature ». Durable, l’approche de son équipe se fonde sur « l’approvisionnement pratiquement illimité en vapeur d’eau des océans ». C’est ainsi que le projet peut prétendre à assurer les besoins en eau douce de plusieurs populations vivant dans les zones arides, victimes des changements climatiques.

Une technologie pour couvrir les besoins en eau potable dans les zones arides.
Une technologie pour couvrir les besoins en eau potable dans les zones arides. Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Comment produire de l’eau potable à partir des océans ?

Le processus de cette technique se résume à capturer les vapeurs d’eau émanées par les océans, avant même que ces dernières ne s’élèvent vers l’atmosphère. Cela est assuré par des structures d’extraction établies au large des côtes. « Les environnements proches de la surface au-dessus de l’océan ont une humidité élevée, dont les variations quotidiennes et saisonnières sont principalement déterminées par la température de la surface océanique et celle de l’air au-dessus. », ont avancé les auteurs de cette étude. Ensuite, l’air est condensé et acheminé à travers des canalisations, puis stocké et redistribué.

Une méthode moins énergivore et non polluante

Il existe de nombreuses méthodes pour désaliniser l’eau de mer, mais cette nouvelle approche se veut moins énergivore avec un impact environnemental mieux contrôlé. En effet, rappelons que les sites de désalinisation sont responsables de divers polluants comme les métaux lourds présents dans les eaux usées ainsi que la saumure. On pourrait se demander si la pollution des eaux pourrait aussi être capturée lors de cette évaporation. Mais les responsables garantissent qu’aucun sous-produit considéré comme polluant ne serait extrait, car l’évaporation pratiquée est naturelle. En effet, évaporée et transformée en gaz, l’eau de mer perd tout naturellement son sel ainsi que toutes autres substances qui la composent.

Une perspective prometteuse

Les calculs réalisés par les auteurs de cette étude avancent qu’une surface de capture verticale haute de 100 m et large de 210 m fournirait de l’eau potable à près de 500 000 personnes. Ces données proviennent d’une simulation réalisée sur 14 sites, à proximité de centres de population importants, et que l’on a soumis à un stress hydrique. Suivant les conditions de chaque site, le rendement annuel de ce type de dispositif serait donc estimé de 37,6 à 78,3 milliards de litres d’eau. Les scientifiques sont plus que confiants quant à l’efficacité et à la rentabilité de leur système. Ils estiment que ce projet est économiquement viable et le serait encore plus, si l’alimentation du système était assurée par des panneaux solaires terrestres et des parcs éoliens offshore. Une utopie devenue réalité, si l’océan et les énergies renouvelables comme l’éolien et le solaire réussissent à combler tous les besoins en eau des zones critiques de la planète.

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Yael Arisoa

Correctrice, relectrice, Proofreader Freelance

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