Rattachée au groupe suisse Arbonia, l’entreprise Prolux a lancé sa première solution de stockage d’énergie à flux, baptisée Storac. Cet accumulateur innovant utilise la technologie redox au vanadium, qui était jusqu’à présent réservée à des usages industriels. Le service de développement du groupe, composé d’une centaine de collaborateurs, a réalisé plus de trois ans de travail pour le mettre au point. Il a subi des tests stricts et approfondis sur le terrain, selon son concepteur. Il est techniquement fiable et prêt à être déployé dans des habitations individuelles. Comment est conçue cette nouvelle batterie ? Quels sont ses atouts et ses éventuelles limites ? Explications.
Quelles sont les caractéristiques de cet accumulateur à flux ?
La batterie à flux redox existe depuis les années 1990, mais elle était surtout destinée aux grands projets industriels. L’imposant accumulateur, installé au Fraunhofer ICT, à Pfinztal, en est un exemple. Afin d’adapter cette technologie à des utilisations domestiques, Prolux a ainsi réalisé d’importants travaux de recherche et de développement. Sa nouvelle solution de stockage d’une hauteur de 200 cm occupe seulement un espace de 60 cm sur 60 cm. Avec sa capacité de 6 kWh, elle peut être installée dans les maisons individuelles alimentées par des panneaux solaires ou des éoliennes, par exemple. Elle est fournie avec une application mobile conviviale, ainsi que des services de télémaintenance et de télésurveillance via Internet.
Son principe de fonctionnement est simple, selon l’entreprise. Le dispositif est composé de deux réservoirs d’électrolyte à base de vanadium et d’eau à 92 %. Pour conserver ou libérer de l’énergie, cet électrolyte est pompé d’un réservoir à l’autre via une cheminée. D’après son concepteur, la mise en service de cet accumulateur domestique n’a rien de compliqué. L’utilisateur peut installer lui-même le boîtier. Puis, il doit remplir les réservoirs qui sont branchés au côté AC. Cette solution peut donc servir d’une alimentation de secours pour un logement. Elle affiche une puissance nominale de charge/décharge de 2 kW et une puissance maximale de 3 kW. Sa profondeur de décharge est de 100 %. Les décharges totales ne risquent donc pas de détériorer le dispositif.
La batterie à flux redox Storac : avantages et limites
Cet accumulateur possède une longue durée de vie, affirme l’entreprise. Après vingt ans d’utilisation, il pourrait encore maintenir 95 % de sa capacité initiale. Il a également l’avantage d’être ininflammable et d’avoir un design compact avec des finitions soignées. Tous ses composants pourront être réparés ou remplacés en cas de panne. Ils pourront aussi être récupérés et recyclés. Outre cela, l’utilisation du vanadium dans ce dispositif permet de se passer du lithium et de ses inconvénients (inflammabilité, défaillance pendant la période froide, etc.). De plus, il est plus facile de s’approvisionner en ce matériau, car il s’agit d’un sous-produit industriel. Néanmoins, certains fabricants le considèrent comme un élément nocif pour l’environnement. Il est donc important de ne pas le jeter dans la nature lorsque la batterie ne fonctionne plus.
Cette nouvelle technologie de stockage d’énergie est entièrement fabriquée en Europe. Les composants européens y sont assemblés. Par conséquent, la capacité de livraison de Prolux ne dépend pas des chaînes d’approvisionnement internationales. Cela réduit le coût de transport et l’impact environnemental du produit. Lors du lancement de cette batterie à flux Storac, ce fabricant suisse a aussi affirmé le développement d’une autre version avec une capacité plus importante (10 kWh). Ce nouveau projet s’adressera aux propriétaires qui ont besoin de stocker une quantité d’énergie plus élevée chez eux. Plus d’informations : Prolux-solutions.com
Tesla, Schneider et même Mercedes ont déjà sorti leur modèle. Il serait temps que ces batteries domestiques se démocratisent à grande échelle dans les maisons individuelles.