Que serions-nous aujourd’hui sans certaines inventions ? Tout ce que nous utilisons aujourd’hui, de l’ordinateur au smartphone, en passant par un stylo Bic ou une ampoule, a, un jour, été inventé. Lorsqu’un inventeur a l’idée du siècle, il dépose généralement un brevet pour la protéger, et ne pas s’en faire voler la paternité. Pourtant, certaines inventions sont créditées à des inventeurs, qui ne sont pas à l’origine de l’invention. Les « vols d’invention » étaient malheureusement légion aux siècles derniers, surtout, lorsque l’invention était issue d’un cerveau féminin. Retour sur quelques inventions qui n’ont pas été crédités à celle ou à celui qui en était vraiment à l’origine.
La programmation informatique
Augusta Ada Byron, était une femme d’une intelligence mathématique remarquable. Bien avant l’arrivée des ordinateurs modernes, Ada Lovelace a joué un rôle essentiel dans le domaine de la programmation informatique. Travaillant étroitement avec le mathématicien et inventeur Charles Babbage sur son « Analytical Engine », l’un des premiers ordinateurs mécaniques à usage général, Lovelace fit une découverte capitale. Elle comprit que l’Analytical Engine avait le potentiel d’accomplir bien plus que de simples calculs numériques. En 1842, elle traduisit un article de l’ingénieur italien Luigi Menabrea , mais ajouta aussi ses propres observations et découvertes dans la publication. Ces notes, trois fois plus longues que l’article original, contenaient le premier algorithme jamais publié, destiné à être exécuté sur une machine.
Malheureusement, l’Analytical Engine de Babbage ne fut jamais construit de son vivant, et la légitimité des contributions de Lovelace fut souvent remise en question en raison de son sexe. Ce qui entraîna l’oubli de son travail pendant de nombreuses années. Ce n’est qu’au milieu du XXe siècle, avec les progrès de l’informatique et de la programmation, que le travail de Lovelace reçut enfin la reconnaissance qu’il méritait. Aujourd’hui, elle est saluée comme une pionnière de la programmation informatique et une visionnaire dans son domaine, ainsi qu’un symbole des contributions des femmes aux sciences, à la technologie, à l’ingénierie et aux mathématiques (STIM).
Le jeu du Monopoly
Mettre un hôtel rue de la Paix, le rêve de tout joueur de Monopoly, en version française évidemment ! L’invention du Monopoly est attribuée à Charles Darrow, qui a vendu l’idée du jeu au fabricant Parkers Brothers en 1935. Imposteur Charles Darrow en se revendiquant l’inventeur de ce jeu, vendu à plus de 275 millions d’exemplaires dans plus de 100 pays ? Le Monopoly serait, en réalité, né dans l’esprit d’Elizabeth Magie Phillips, au début du 20ᵉ siècle. Elle avait, en effet, imaginé, un jeu, baptisé The Landlord’s Game semblable au Monopoly. Ce jeu devint vite très populaire dans les cercles de jeux du Maryland, et elle déposa un brevet en 1903. Brevet qu’elle a obtenu en 1904. Quand il a été créé, le jeu était destiné à protester contre les pratiques monopolistiques de l’époque et à éduquer les gens à leur sujet. Deux versions étaient alors disponibles, le Monopoly, avec le but d’acquérir un maximum de propriétés et de « devenir riche » et le Prosperity, qui prônait de principes plus égalitaires. Darrow prétendit alors avoir inventé le Monopoly, et le vendit à Parkers Brothers. Mme Philips est morte sans aucune reconnaissance, même à titre posthume !
Le soutien-gorge moderne
Cette invention est née de la frustration de Caresse Crosby, alors âgée de 19 ans et connue à la naissance sous le nom de Mary Phelps Jacob. Lasse de porter des corsets rigides, elle imagina un remplaçant avec quelques mouchoirs en tissus, du fil et des rubans. Elle créa, sans le savoir, ce qui deviendrait le soutien-gorge. En 1914, ce sous-vêtement, synonyme de liberté, fut breveté sous le nom de « Backless Brassiere ». Les amies de la jeune inventrice étaient unanimes sur cette invention, et l’inventrice commença à vendre de nombreuses brassières. Elle fonda même son entreprise, la Fashion Form Brassière Company.
La réussite des femmes n’était pas de mise à l’époque et le mari de cette dame, Harry Crosby, homme fortuné, la dissuada de s’investir trop sérieusement dans cette affaire. Elle produisit alors une centaine de pièces puis vendit son brevet à The Warner Brothers Corset Company pour la modique somme de 1 500 dollars. L’entreprise qui a racheté le brevet affichera plus de 15 millions de dollars de chiffre d’affaires, à peine 30 ans après le rachat du brevet ! Injuste, non ? Connaissiez-vous les histoires qui se cachaient derrière ces inventions ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .