La propagation des frelons asiatiques en France et dans plusieurs autres pays européens nuit considérablement à la biodiversité et au secteur de l’apiculture. Malheureusement, cette espèce est sans aucun prédateur. C’est pourquoi les humains doivent intervenir eux-mêmes pour l’éliminer. Jusqu’à ce jour, lorsque l’on découvre un nid de frelons asiatiques, les experts recommandent de le détruire avec un insecticide spécialisé. Toutefois, cette méthode à base de produits chimiques risque également d’affecter d’autres espèces (oiseaux, petits mammifères, abeilles et autres pollinisateurs). D’où l’intérêt de trouver des alternatives sans pesticide, plus écologiques et plus abordables. L’ONG de défense des pollinisateurs Pollinis travaille notamment sur un dispositif de lutte contre ces insectes invasifs, qui utilise seulement de la vapeur d’eau à haute température. Découverte.
Comment fonctionne cet appareil anti-frelon asiatique ?
Le prototype, baptisé HeatNest, est inspiré de la méthode de défense naturelle des abeilles asiatiques, connues sous le nom de « heat-balling ». Mais il vise un nid entier, non un seul frelon. L’appareil est composé d’un tube percé de trous sur toute sa longueur, relié à un petit réservoir d’eau. Il produit de la vapeur d’eau à haute température grâce à un steamer similaire à celui que l’on trouve dans les défroisseurs vapeur. L’utilisateur peut se servir d’une perche télescopique pour atteindre un nid de frelons asiatiques suspendu à un arbre. Le tube est doté d’une pointe à son extrémité afin que l’on puisse perforer la base du nid. Il entre à l’intérieur des essaims et libère une vapeur d’eau chaude sous certaines conditions (température, pression, débit, etc.). La chaleur devrait se répandre dans tous les étages du nid pendant une douzaine de minutes. La colonie serait ainsi prise au piège et entièrement éliminée.
Quels sont les avantages de cette solution ?
Lors de ses travaux de recherche, l’équipe d’ingénieurs partenaires de Pollinis a pris en compte plusieurs différentes contraintes afin de développer un dispositif anti-frelons asiatiques accessible, efficace et respectueux de l’écosystème. Elle a méticuleusement choisi les matériaux pour fabriquer un appareil à la fois léger, maniable et résistant à la chaleur, tout en maîtrisant le coût. Afin d’y arriver, elle a essayé différents types de plastique et diverses techniques d’impression 3D. Elle a révisé à maintes reprises le design du dispositif, en vue d’améliorer sa résistance et sa praticité.
L’autre caractéristique essentielle de ce prototype est sa compatibilité avec les perches télescopiques utilisées sur les désinsectiseurs. Il est également crucial de préciser que cette solution ne nécessite aucun produit chimique pour détruire les nids de ces insectes envahissants. Contrairement aux pesticides, elle ne présente donc aucun risque ni pour l’environnement ni pour les autres espèces. Lors de son interview au TF1, Éric Darrouzet, maître de conférences à l’Université de Tours, a classé cette méthode à la vapeur d’eau chaude comme l’une des pistes visant à réduire l’utilisation des pesticides.
[wpdiscuz-feedback id= »8h5ilj63km » question= »Veuillez laisser un commentaire à ce sujet » opened= »0″]Que pensez-vous de cette invention pour détruire les nids de frelons asiatiques ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte (cliquez sur la bulle à droite pour publier un commentaire).[/wpdiscuz-feedback]De nombreuses années de recherche derrière cette invention
Cette idée provient de trois polytechniciens Jérémie Laurent, Guillaume Losfeld et François Espinet. En 2013, Laurent, fils d’apiculteur, cherchait une façon naturelle de détruire les nids de frelons asiatiques. Avec son équipe, il a décidé d’imiter la stratégie de défense adoptée par les abeilles asiatiques. Son premier prototype utilisait une technologie infrarouge pour produire de la chaleur. Son application pratique avait échoué en raison de son coût élevé et de son design peu pratique. L’association Pollinis a repris le projet en 2015, en vue d’y apporter les améliorations nécessaires. Ses ingénieurs partenaires sont parvenus au développement de la version à base de vapeur d’eau à haute température après plusieurs essais. Les tests grandeur nature de cet appareil détermineront son efficacité. Plus d’informations : Pollinis.org
Invention géniale !
Très bonne idée et sans effet nocif pour la personne qui traite.
Système efficace.. à moitié.. l’ensemble de la colonie n’est pas au nid.. environ 70% sont à l’extérieur.. il faudra donc venir, revenir, et revenir pour éradiquer cette colonie.. système « ecolo » mais comme tout ce qui est ecolo, pas efficacesur le terrain…
Avec une décolleuse à papier peint à vapeur, ou un auto-cuiseur bricolé, ça doit marcher aussi !
Oui, évidemment que c’est La bonne solution. Cordialement.
Comme Proprius l’a souligné, inefficace car toute la population n’est pas dans le nid pendant le traitement.
En revanche, le pyrèthre est d’origine naturelle (et végétale) et redoutablement efficace pour déglinguer ces nuisibles.
(Ils s’infecteront à mesure que les ouvrières rejoignent le nid donc plus efficace et redoutable que ces pseudos moyens bios comme les aspirateurs et j’en passe ..)
Dois je rappeller que le but est d’éradiquer cette espèce invasive ?
Le pseudo bio pour faire le bobo écolo responsable (et accessoirement du pognon) m’agace prodigieusement, d’où le ton de mon commentaire.
10mn minimum alors que un jet de poudre suffit
Et quand l opérateur recevra de l eau bouillant sur lui ……..
La vapeur me semble être une bonne solution. Mais le piégeage selectif des fondatrices me semble déjà la meilleure alternative. Avec vigilance et prudence
car les températures clémentes les font sortir de plus en plus tôt et les nids restent actifs même en période hivernale contrairement à ce qui était dit.
@Proprius et Cater73 : si vous aviez lu l’article, vous auriez compris que ce système vise UNIQUEMENT à cesser l’utilisation de produits chimiques. Les desinsectiseurs ne font pas non plus la chasse au 70% de frelons restants quand ils opèrent avec des produits chimiques. Actuellement en phase de tests, in fine il ne sera pas plus dangereux pour l’utilisateur que n’importe quel autre appareil domestique utilisant de la vapeur.