Exobiologie : cette molécule « détectée » sur une exoplanète ne peut être produite que par des organismes vivants

Le télescope spatial James Webb a trouvé des indices suggérant la présence, sur une exoplanète, d’une molécule qui n’est fabriquée que par des êtres vivants sur notre planète. Une découverte qui suscite un grand intérêt chez les experts en quête de signes de vie extraterrestre.

Depuis son lancement 2021, le télescope spatial James Webb a fait de nombreuses découvertes qui nous aident à mieux comprendre l’Univers. Et la NASA a fait une annonce pour le moins passionnante le lundi 11 septembre dernier. Selon l’agence, l’engin a (peut-être) détecté la présence d’une molécule, que l’on trouve également sur Terre, dans l’atmosphère d’une exoplanète nommée K2-18 b. Cette dernière se trouve dans la constellation du Lion, à environ 120 années-lumière de notre planète.

De l’eau liquide sur K2-18 b ?

La molécule en question est connue sous le nom de sulfure de diméthyle. Sur la planète bleue, elle existe uniquement à l’état naturel puisqu’il est impossible de la synthétiser. Il s’agit d’un composé chimique sécrété par le phytoplancton, des algues microscopiques qui se développent dans les océans et les eaux douces. L’une des particularités de K2-18 b réside dans le fait que l’exoplanète se trouve dans une zone habitable de son étoile. Autrement dit, sa distance par rapport à cette dernière permet à l’eau de se maintenir à l’état liquide. En plus de cette molécule, le télescope spatial a également trouvé des indices de présence de méthane et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de l’exoplanète, dont la taille fait à peu près huit fois celle de la Terre.

Une planète hycéenne ?

La détection de ces molécules carbonées semble soutenir de précédents rapports selon lesquels la planète lointaine serait de type « hycéen ». En d’autres termes, elle posséderait une atmosphère riche en hydrogène suspendue au-dessus d’un océan. Face à ces multiples trouvailles, certains astronomes, dont Nikku Madhusudhan, estiment qu’il faut poursuivre les recherches, d’autant plus que les données dont nous disposons au sujet des planètes hycéenes sont encore très limitées. En effet, celles-ci ont fait l’objet de très peu d’études par le passé.

Nécessite une validation plus poussée

Pour ce qui est de la découverte de la molécule comparable à ce que produit le phytoplancton, la NASA a annoncé que cela nécessitait encore des preuves solides : « la déduction de la présence de sulfure de diméthyle est moins robuste et nécessite une validation plus poussée ». Par ailleurs, certains experts mettent en garde contre toute fausse interprétation dans la mesure où la présence de ce composé chimique ne signifie pas nécessairement que K2-18 b abrite la vie ou qu’elle est favorable à son développement.

Les spectres de K2-18 b, obtenus avec NIRISS (Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph) et NIRSpec (Near-Infrared Spectrograph) du téléscope James Webb, montrent une abondance de méthane et de dioxyde de carbone dans l'atmosphère de l'exoplanète, ainsi qu'une détection possible d'une molécule appelée sulfure de diméthyle (DMS). La détection de méthane et de dioxyde de carbone, ainsi que l'absence d'ammoniac, confirment l'hypothèse de l'existence d'une exoplanète.
Les spectres de K2-18 b, obtenus avec NIRISS (Near-Infrared Imager and Slitless Spectrograph) et NIRSpec (Near-Infrared Spectrograph) du téléscope James Webb, montrent une abondance de méthane et de dioxyde de carbone dans l’atmosphère de l’exoplanète, ainsi qu’une détection possible d’une molécule appelée sulfure de diméthyle (DMS). La détection de méthane et de dioxyde de carbone, ainsi que l’absence d’ammoniac confirment l’hypothèse de l’existence d’une exoplanète. Credits Illustration : NASA, CSA, ESA, R. Crawford (STScI), J. Olmsted (STScI), Science: N. Madhusudhan (Cambridge University)

C’est le cas notamment de l’astrophysicien Ryan MacDonald qui estime que les données devraient d’abord être validées par des pairs. Or, le problème avec les informations récoltées par le JWST est qu’elles ne sont pas encore accessibles au grand public. Plus d’informations : nasa.gov

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Marc Odilon

J'ai rejoint Neozone en 2020. Avant de me lancer dans le journalisme en 2014, j'ai suivi des études universitaires en gestion d'entreprise et en commerce international. Mon baccalauréat technique en mécanique industrielle m'a permis de me familiariser avec l'univers de la tech. Installateur de panneaux solaires et électronicien autodidacte, je vous fais découvrir tous les jours les principales actualités des nouvelles technologies. Curieux de nature et grand amoureux du web, je suis un rédacteur polyvalent et ma plume n'a pas de limites. Quand je ne travaille pas, je fais du jogging !

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