Le chercheur James R. Flynn a observé, entre 1932 et 1978, des hausses systématiques des scores moyens aux tests de quotient intellectuel (QI) réalisés sur des populations données, sur plusieurs générations. Ce phénomène est baptisé « effet Flynn ». À partir du milieu des années 1990, des stagnations et des déclins des résultats aux tests d’intelligence auraient été constatés dans plusieurs pays tels que le Danemark, le Royaume-Uni, les États-Unis, etc. Jusqu’à présent, ces modèles d’effet Flynn négatifs restent inexpliqués. Pour essayer de comprendre ce phénomène, certains experts estiment qu’il est nécessaire de tenir compte des différentes « capacités cognitives larges » de la strate II de la théorie Cattell-Horn-Carroll, plutôt que de se focaliser seulement sur l’intelligence fluide et l’intelligence cristallisée.
Dans ce contexte, plusieurs études ont été réalisées sur les changements des scores moyens aux tests pour les différents domaines de la strate II (vitesse de traitement, mémoire verbale et visuo-spatiale à court terme, mémoire de travail…). En ce sens, des chercheurs de l’Université de Vienne, en Autriche, ont mené une nouvelle étude pour analyser les résultats des tests d2 de l’attention sur la base des données de 287 échantillons indépendants provenant de 32 pays, sur la période s’étendant entre 1990 et 2021. Selon eux, des preuves de gains modérés des niveaux de concentration (effet Flynn positif) ont été recueillies chez les adultes. Mais ce n’est pas vraiment le cas chez les enfants. Explications.
Une compilation des résultats d’études effectuées sur 31 ans
Ce groupe de recherche autrichien a réalisé une méta-analyse intertemporelle basée sur les résultats des tests d2 de l’attention, auxquels ont participé 21 291 personnes âgées de 7 à 72 ans, sur plus de trois décennies. Très utilisé entre 1990 et 2021, ce type de test d’évaluation permet d’analyser les changements dans les performances de concentration des personnes. Ces scientifiques ont également examiné l’efficacité des tests mis en œuvre au fil du temps, reflétant l’impact de la vitesse de traitement sur la précision. Outre cela, ils ont étudié si celle-ci a également été influencée par les facteurs macroéconomiques nationaux (usage d’Internet, PIB par habitant, etc.) au cours des périodes respectives.
Des gains de QI pour les performances de concentration chez les adultes
Lors de cette étude, ces chercheurs ont constaté que les niveaux de concentration des adultes ont progressé au cours de la période étudiée. Un effet Flynn positif a donc été observé pour ce domaine précis. Cette observation est cohérente avec les résultats des gains générationnels constatés précédemment dans d’autres fonctions exécutives, selon ces scientifiques. Par ailleurs, cela pourrait confirmer l’hypothèse que l’effet Flynn positif pour l’intelligence fluide est lié aux changements des scores moyens des tests observés dans les composantes de la fonction exécutive. En revanche, chez les enfants, les hausses de la capacité d’attention étaient peu significatives sur 31 ans.
De quelle façon les participants ont-ils réalisé les tests d2 d’attention ?
D’après ces scientifiques, les adultes avaient besoin de plus de temps lors du test, mais ils faisaient moins d’erreurs au fil du temps. Inversement, les enfants étaient plus rapides et commettaient plus de fautes. L’équipe suppose que ce comportement est dû à l’impulsivité plus importante chez la jeune génération. En effet, la société actuelle privilégierait la rapidité au détriment de la précision. Cette hypothèse pourrait faire l’objet d’une analyse plus approfondie. En bref, cette méta-analyse intertemporelle a permis de constater que notre capacité d’attention reste bonne malgré l’impact de l’avènement d’Internet. De plus, l’accroissement continu des niveaux de concentration pourrait nous rendre encore plus intelligents dans le futur. Plus d’informations : sciencedirect.com. Si vous avez lu cet article d’une traite :), en restant bien concentré, indiquez-le dans les commentaires .