Avec la croissance rapide de la consommation des ressources naturelles, le développement durable est devenu un sujet de plus en plus important. Plusieurs milliards de tonnes de carreaux sont par exemple produits chaque année pour répondre aux besoins du secteur de la construction. Malheureusement, la fabrication de ces objets nécessite l’utilisation de matières premières dont l’extraction est dangereuse pour l’environnement. À cela s’ajoute le fait que le processus de fabrication lui-même est énergivore, mettant à rude épreuve les infrastructures énergétiques. Face à cela, le studio de recherche et de design bioMATTERS a inventé un système de revêtement de sol biodégradable pour les espaces intérieurs.
Des déchets issus de ressources naturelles
Il faut savoir que bioMATTERS est basé à Londres et à New York. Le studio fait partie de ces structures qui misent sur l’innovation et la création de matériaux durables pour répondre aux défis du changement climatique. Avec leur dernière création, baptisée MYCO-AGOA, les designers Nancy Diniz et Frank Melendez ciblent particulièrement le domaine de la construction. Il s’agit d’un nouveau type de carrelage imprimé en 3D, constitué de mycélium, d’algues et de déchets issus de ressources naturelles. Lorsqu’ils sont assemblés, les carreaux créent des motifs exotiques à l’intérieur des maisons et des bâtiments. Cependant, au-delà de cet aspect purement esthétique, ils possèdent des atouts écologiques.
Un processus de fabrication multi-niveau
En concevant le MYCO-AGOA, l’entreprise cherche ainsi à conscientiser les particuliers et les professionnels sur l’importance de la transition vers les biomatériaux. Ce produit 100 % biodégradable est le fruit d’un processus de fabrication révolutionnaire. Les carreaux sont d’abord dessinés sur ordinateur avant d’être imprimés en 3D. La pâte de base est obtenue à partir d’un mélange de poudre de déchets ménagers et industriels. Cette pâte est essentielle dans la mesure où elle permet la croissance des champignons (mycélium). Une fois imprimés, les carreaux sont placés dans un environnement à température ambiante pendant environ deux semaines. Le but est de permettre aux micro-organismes de croître efficacement.
Des formes distinctes
Pour arrêter le processus de croissance du réseau fongique, les carreaux sont placés dans un four à convection où le séchage et la déshydratation les rendent rigides, durables et légers. Ensuite, des bio-pigments y sont appliqués. Ceux-ci sont obtenus à partir de la biomasse d’algues et sont transformés en gels. Ils sont utilisés pour colorer les carreaux et améliorer ainsi leur aspect esthétique. Chaque carreau présente des motifs distincts non répétitifs générés par ordinateur, reflétant la croissance mycélienne. Plus d’infos : biomatters.org. Seriez-vous prêt à poser ce type de carrelage chez vous ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .