Seules les variétés de chanvre avec une teneur en tétrahydrocannabinol (THC) de 0,2 à 0,3 % sont autorisées à être produites dans l’Union européenne. En effet, les variétés du Cannabis sativa y sont les plus répandues. Adaptée aux climats tropicaux et tempérés, la culture de cette plante aux multiples usages couvre 54 481 ha de terrains en Europe, dont 20 000 ha en France, 5 362 ha en Allemagne, 4 000 ha en Italie, 3 357 ha en Pologne, etc. Dans cette étude, les chercheurs ont choisi d’analyser l’utilisation de la biomasse résiduelle du chanvre à des fins énergétiques en République Tchèque, où environ 475 ha sont couverts de cette culture. Celle-ci constitue notamment une option plus durable et plus écologique pour la fabrication des granulés de chauffage. Explications.
Les diverses utilisations du chanvre
Les différentes parties du chanvre ont des usages variés. Ses graines, appelées « chènevis », sont utilisées pour produire des produits alimentaires et des produits cosmétiques. Ses fleurs sont traitées afin d’extraire des substances bioactives et non psychotropes telles que le Cannabidiol (CBD). La fibre de sa tige peut être transformée en textile, en isolant pour les bâtiments, en plastique ou en papier. La chènevotte (partie ligneuse de la tige et noyau ligneux de la plante) sert à fabriquer du béton de chanvre, de la litière animale, du paillage horticole, des pellets de chauffage, etc.
En République Tchèque, une grande partie de cette culture est exploitée pour l’extraction de composés bioactifs. Selon ces chercheurs, la biomasse restante solide y est encore peu valorisée. Cependant, elle représente une option idéale pour produire du biochar (amendement organique du sol) et des biocombustibles sous forme de balles, de briquettes ou de granulés de chauffage. La valorisation des sous-produits des exploitations de chanvre est plus avantageuse que d’autres options de production de bioénergie en Europe. Ce type de projet évite certaines contraintes telles que le manque de sol susceptible d’entraîner un conflit avec le secteur de la production alimentaire.
Les pellets de chanvre : avantages et limites
Les granulés de chanvre seraient plus durables et plus écologiques par rapport aux granulés de bois. Ils sont principalement composés de chènevotte broyée, séchée et compressée mécaniquement sans adjonction de liant ni de colle. Afin d’obtenir des pellets de qualité, la biomasse résiduelle utilisée doit avoir une teneur en humidité d’environ 16 %. Il est recommandé de préchauffer la presse à granulés avant d’y introduire les matériaux pour optimiser leur séchage et activer la lignine de la plante. Après la production des pellets, on peut aussi ajuster leur humidité en ajoutant un peu d’eau, s’ils sont trop friables et trop secs.
Ce combustible renouvelable présente plusieurs avantages. Son bilan carbone serait neutre. En effet, le chanvre capte le CO₂ déjà présent dans l’atmosphère tout au long de sa croissance. Lors de la fabrication de pellets, les émissions de CO₂ produites sont comparables à la quantité de CO₂ capturée par la plante dans le champ. Outre cela, l’utilisation des résidus agricoles réduit les déchets organiques, favorise une économie circulaire et crée de la valeur ajoutée. Il convient aussi de noter que les granulés de chanvre offrent une performance énergétique élevée (entre 4 et 5 kWh/kg). Ils assurent une combustion plus propre et plus performante. En raison d’une production encore limitée en Europe, ils sont plus coûteux que les autres types de pellets. Plus d’informations : Sciencedirect.com. Que pensez-vous de ce type de granulés à base de chanvre ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .