L’indépendance énergétique, nous en rêvons tous, que ce soit à l’échelle d’un particulier ou à l’échelle d’une nation. La première semaine de novembre, le Portugal, pays de 10 millions d’habitants, est parvenu à fonctionner à 100 % avec des énergies renouvelables, pendant six jours consécutifs. Une prouesse qui montre combien ce petit pays d’Europe du Sud s’investit dans l’éolien, l’hydroélectrique et le solaire. Ce test grandeur nature avait pour but de s’assurer que le réseau électrique, hors combustibles fossiles, fonctionnait. Pari gagné apparemment puisque le Portugal aurait même réussi à produire de l’électricité avec un impact positif ! Retour sur cette première européenne.
Comment s’est déroulée cette opération ?
L’idée n’était évidemment pas de priver d’électricité les Portugais, ne serait-ce que pendant quelques minutes, mais les conditions météorologiques semblaient réunies pour l’expérience. « Les usines à gaz étaient là, attendant d’acheminer de l’énergie, si nécessaire. Ce n’était pas le cas, parce que le vent soufflait ; il pleuvait beaucoup », expliquait Hugo Costa, qui supervise le Portugal pour EDP Renewables, la branche énergies renouvelables du service public d’État, sur Canary Media. Soulignons que si le Portugal est parvenu à ce résultat, c’est aussi parce que le gouvernement a toujours refusé la construction de centrales nucléaires, préférant développer l’hydroélectricité, par exemple.
Pourquoi est-ce de bon augure pour l’avenir ?
Afin de répondre aux impératifs climatiques fixés par l’Accord de Paris d’ici à 2050, les nations doivent opérer leurs infrastructures énergétiques sans émettre de carbone, de manière continue tout au long de l’année. Certains pays, grâce à leurs abondantes ressources hydroélectriques développées bien avant la crise climatique, ont déjà réalisé cette transition.
D’autres atteignent des niveaux élevés d’énergie sans carbone en tirant profit de vastes parcs de centrales nucléaires. Le Portugal, quant à lui, s’inscrit dans une catégorie distincte et plus pertinente. Il a entamé sa démarche de décarbonation en se fondant sur une hydroélectricité traditionnelle, dénuée de toute capacité nucléaire et sans intention de développer de tels projets. Cela impliquait de trouver des moyens de réduire l’utilisation des combustibles fossiles tout en maximisant le recours aux nouvelles sources d’énergie renouvelable.
Comment le Portugal a-t-il pu parvenir à ce résultat ?
Le pays a pris l’engagement de développer activement des sources d’énergie renouvelable, en se fixant l’objectif de parvenir à une neutralité carbone d’ici à 2050 dès 2016. Soit plusieurs années avant que l’ensemble de l’Union européenne ne se décide à franchir cette étape cruciale. La fermeture des dernières centrales à charbon portugaises en 2022 a marqué une étape significative, laissant le gaz fossile (importé) comme une assurance pour répondre à la demande d’électricité.
« La conclusion clé, à mon avis, est qu’elle montre que le réseau portugais est préparé à des parts très élevées d’électricité renouvelable et à sa variation attendue. Nous avons pu gérer à la fois la forte augmentation de la production hydroélectrique et éolienne, ainsi que le retour à une part plus faible d’énergies renouvelables, alors que les centrales électriques au gaz naturel ont été de nouveau sollicitées pour répondre à une partie de la demande du pays », a déclaré Miguel Prado, qui couvre le secteur énergétique du Portugal pour le journal Expresso. Pensez-vous qu’une telle prouesse soit réalisable en France ? Donnez-nous votre avis ou partagez avec nous votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Non, le Portugal n’a pas entamé sa décarbonisation.
Il a entamé sa décarbonation. Il n’a jamais été carbonisé ! 🙂
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