Les marées montantes et descendantes créent des mouvements qui génèrent de l’énergie cinétique, que les technologies marémotrices captent et transforment en énergie électrique. Ces systèmes sont largement éprouvés. Cependant, leur déploiement reste assez difficile en raison de leurs coûts de construction, d’installation et d’entretien relativement importants. Selon la technologie utilisée, le coût d’énergie marémotrice par mégawatt serait deux fois plus élevé par rapport aux autres ressources énergétiques propres comme l’énergie solaire ou éolienne. Mais avec ses turbines de nouvelle génération Tocardo T-3, la société HydroWing a déclaré avoir surmonté cet obstacle. Sa solution d’énergie marine (en instance de brevet) est une approche complète tenant compte de l’installation, de l’exploitation et de la maintenance. Actuellement, cette entreprise projette d’installer une ferme hydrolienne de 10 MW au Pays de Galles dans le cadre du programme d’enchères d’énergies renouvelables du gouvernement britannique. Découverte.
La conception de cette turbine marémotrice avancée
L’équipe d’ingénieurs de l’entreprise HydroWing s’est basée sur une approche simple et holistique pour inventer une hydrolienne d’un nouveau genre, plus efficace et moins coûteuse à exploiter. Ce système d’énergie marine est composé d’une structure porteuse permanente basée sur la gravité et d’ailes amovibles sur lesquelles sont fixées les turbines bidirectionnelles. Selon ce fabricant britannique, cette conception simple permet de mieux maîtriser les dépenses d’investissement et de produire de l’électricité de manière plus fiable. Les hydroliennes à deux pales disposent d’une taille plus compacte (5 à 10 m de diamètre), limitant ainsi les effets de sillage. Cela permet d’améliorer la densité de puissance et la rentabilité potentielle du système.
Les turbines fonctionnent de façon autonome, en raccordant chacune à un seul câble d’exportation. En cas de défaillance d’un module, les autres continuent de fournir de l’énergie électrique. La réparation de la turbine en panne pourrait s’effectuer sans arrêter tout le système. Outre cela, les hydroliennes sont maintenues stables dans l’eau grâce à une meilleure répartition des charges à travers la structure porteuse. Ce qui prolonge leur durée de vie en fatigue. Concernant l’installation de différents composants du système, cela nécessite du matériel plus simple, dont un chaland avec un dispositif de levage à double bossoir, des caméras et des systèmes de guidage intégrés. De plus, les délais d’exécution sont réduits.
Un projet d’énergie marémotrice de 10 MW à Anglesey
HydroWing a affirmé que sa nouvelle turbine Tocardo T-3 assure une excellente rentabilité pour une production d’énergie propre à grande échelle. Ses ingénieurs ont intégré à cette technologie un mécanisme de pas passif similaire à un mécanisme de tangage actif. Cette amélioration ne risque aucunement de diminuer la fiabilité des hydroliennes. Selon l’entreprise, celle-ci permet d’ailleurs d’augmenter de 50 à 60 % le rendement et de rendre plus rentables les projets sur des sites à faible débit.
Il est bon de noter que cette turbine marémotrice facile à installer et à entretenir a été mise au point en collaboration avec QED Naval depuis 2020. L’entreprise a également collaboré avec l’Université de Bangor, au Pays de Galles, en vue de connaître la vitesse des courants de marée locaux. Les données recueillies correspondent beaucoup aux caractéristiques attendues en termes de rendement du site. Aujourd’hui, HydroWing se prépare à réaliser son projet de 10 MW, qui sera localisé sur le site d’énergie marémotrice de Morlais à Anglesey. Ce projet s’appuie sur les résultats prometteurs du réseau expérimental de 1,25 MW qui fonctionnait pendant huit ans dans l’Escaut oriental. Plus d’informations : Hydrowing.tech. Que pensez-vous de cette innovation ? N’hésitez pas à partager votre avis, vos remarques ou nous signaler une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .