Le tri des biodéchets est un sujet très tendance, en cette fin d’année 2023. Et c’est assez normal, puisque la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Économie Circulaire) entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier prochain. Dans cette loi, une grande partie concerne le tri des biodéchets pour les entreprises et pour les particuliers. Contrairement à ce que l’on peut lire, les particuliers n’auront aucune obligation de composter leurs biodéchets. En revanche, les collectivités territoriales chargées des déchets devront mettre à disposition une solution pour qu’ils puissent les composter. Cependant, lorsque vous achetez des denrées sous plastique, vous pouvez lire que le sachet est « 100 % biodégradable ». Or, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) revient sur cette directive et déconseille de mettre ces emballages dans le compost. Explications.
Emballages 100 % biodégradables, vraiment ?
Depuis que les sachets plastiques ont disparu des supermarchés, notamment pour les achats en vrac (fruits, légumes, céréales, féculents, etc.), nous trouvons des sachets kraft ou plastique estampillés « 100 % biodégradables ». Logiquement, nous pouvons donc penser qu’ils doivent rejoindre le tas de compost du jardin et se désagréger avec les autres déchets. Cependant, l’Anses souhaite apporter une nuance et déconseille de les glisser dans le compost. « La dégradation totale de tels matériaux n’est pas garantie dans ces composteurs. L’emploi des composts peut alors présenter un risque pour l’être humain comme pour l’environnement », explique l’Anses dans un communiqué.
Pourquoi ne faut-il pas les mettre au compost ?
Parmi les emballages et produits en plastique disponibles sur le marché, certains sont étiquetés comme « biosourcés », « biodégradables » ou encore « compostables ». Les matières plastiques dites « biosourcées » sont élaborées à partir de ressources naturelles telles que l’amidon de maïs, sans exigence de teneur minimale en ressources naturelles. Concernant les plastiques à usage unique, ils doivent contenir au moins 50 % de matière d’origine naturelle. Les matières plastiques sont qualifiées de « biodégradables », si elles se décomposent sous l’action de microorganismes. Quant aux matières plastiques « compostables », il s’agit de plastiques biodégradables qui se dégradent dans des conditions spécifiques de compostage, qu’il soit industriel ou domestique. En d’autres termes, les conditions pour que ces matériaux se dégradent dans le compost de jardin n’étant pas réunies, l’Anses déconseille de les y inclure.
Mais alors, que fait-on des emballages 100 % biodégradables ?
La réponse est assez simple ! Si les biodéchets peuvent aller vers le compost de jardin, le lombricomposteur ou le Bokashi, les emballages, quels qu’ils soient, doivent être triés autrement. Ainsi et dans la logique des choses, ils devront rejoindre le bac destiné à tous les autres emballages, qui est généralement jaune, mais qui peut différer en fonction des centres de gestion du tri des déchets. Chaque personne produit environ 83 kg de biodéchets par an. Autant de déchets qui, pour le moment, finissent incinérés.
L’objectif étant de les récupérer afin de les transformer en biogaz, puis de chauffer les foyers ou entreprises avec ce dernier. Cependant, seuls 40 % des Français devraient être en mesure de respecter la loi AGEC dès le 1ᵉʳ janvier prochain, car ils auront une solution proposée par leurs communes. Pour les 60 % restants, la mise en place dépendra du bon vouloir de leurs collectivités ! Aviez-vous connaissance de cette nuance concernant les emballages « biodégradables » ? Donnez-nous votre avis ou partagez avec nous votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .