Depuis quelques années, un décompte morbide nous est fait chaque jour ou presque, celui des féminicides. En France, ce décompte cruel et insoutenable se compte en dizaines de femmes, tuées par leur conjoint ou ex-conjoint. Concrètement, c’est un décès tous les deux jours… Et au 17 novembre 2023, 121 femmes étaient décédées sous les coups de ceux qui disaient les aimer ou les avoir adorées. La page Noustoutes.org recense les féminicides pour rendre hommage à Valérie, 52 ans, Magdalena, 30 ans, Mongia, 73 ans, Sihem, 18 ans ou encore Séverine, Neda, Assia, Sophie… Dans tous les pays du monde, les féminicides sont en hausse constante, comme si les conflits conjugaux se réglaient désormais par la mort ! Au Canada, l’association de femmes Body Bag souhaite que cette cause soit une urgence nationale ! Décryptage.
Quelle est l’initiative de Body Bag ?
Les femmes de cette association désirent marquer les esprits, et peut-être faire bouger les choses avec une campagne choc ! Sur un sac mortuaire rose, on peut lire « For Her », pour elle en français, comme un destin qui se terminera forcément par la mort ! Et l’association, par le biais d’une pétition, demande la reconnaissance du « féminicide » comme une urgence nationale. En d’autres termes, ces femmes demandent des moyens pour arrêter ces massacres ! « Cela fait des décennies que nous crions sur les toits. La violence contre les femmes est la « pandémie originelle ». Au Canada, environ tous les deux jours, une femme ou une fille est assassinée, le plus souvent par un homme, et le plus souvent par un homme qu’elle connaît bien ». Cette déclaration est celle de Marissa Kokkoros, fondatrice et directrice exécutive de l’organisation populaire de femmes Aura Freedom, auteure de la pétition.
Le « féminicide » n’est pas légalement reconnu
Au Canada comme en France et dans de nombreux pays du monde, un homicide est un terme qui caractérise le fait d’attenter à la vie d’un être humain. En revanche, le terme « féminicide », donc celui d’attenter à la vie d’une femme, non pas parce qu’elle est un être humain, mais parce qu’elle est UNE femme, n’est pas reconnu. C’est pour cela que l’association se bat pour que le féminicide soit reconnu comme un crime et non pas comme un homicide volontaire ! Seuls les dictionnaires qualifient le féminicide comme le meurtre d’une femme ou d’une jeune fille, en raison de son appartenance au sexe féminin. Mais pas la loi ! En Espagne, depuis le 1ᵉʳ janvier 2022, tous meurtres ou assassinats commis sur des femmes, de quelque nature qu’ils soient, sont reconnus comme des féminicides.
Que dit la loi française à ce sujet ?
Les féminicides ne sont pas reconnus avec le terme « féminicide ». En revanche, commettre un crime sur une femme quand on est un homme, et qui plus est, lorsque l’on est le conjoint ou l’ex-conjoint de la femme assassinée, est aujourd’hui « une circonstance aggravante » devant un tribunal. Il y a encore quelques années, les avocats et magistrats parlaient de « crime passionnel », de « drame conjugal » comme pour signifier que l’on pouvait « tuer par amour » !
The Body Bag, For Her
It's our reminder that femicide is real, prevalent & increasing. Ignoring it won't make it go away.
The Body Bag, For Her serves as our urgent call for the Govt. Canada to declare femicide an emergency.
Sign the petition. For her.https://t.co/XCkSfMbPNb pic.twitter.com/3fSs8dw4fJ
— Aura Freedom (@AuraFreedom) November 23, 2023
Aujourd’hui, ces termes sont révolus et ce n’est pas dommage. Le féminicide découle souvent de violences conjugales qui s’ancrent avant le « coup fatal » ! Avant qu’il ne soit trop tard, un seul numéro : 3919 (numéro gratuit et disponible 24 h/24 et 7 j/7). Que pensez-vous de cette initiative ? Donnez-nous votre avis ou partagez avec nous votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .