Le marché des véhicules électriques et hybrides rechargeables s’accroît significativement en France. Selon une étude, quelque 459 212 véhicules y ont été écoulés en 2022. Cela représente 22 % du marché de l’automobile français, soit une hausse d’environ 20 % sur sept ans (1,19 % en 2015). Cette année, près de 1,2 million de voitures électriques et hybrides rechargeables seraient en circulation dans le pays. En parallèle à cette croissance considérable, la filière automobile s’est fixée un objectif d’étendre le réseau d’infrastructures de bornes de recharge de VE. Depuis octobre 2023, plus de 111 209 points de recharge publiques sont disponibles dans le pays, selon l’association Avere-France. Ces chiffres continueront d’augmenter dans les prochaines années, en vue d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Mais dans ce contexte, certains citoyens hésitent à passer à la mobilité électrique, car ils craignent les éventuelles difficultés liées à la recharge de ces types de véhicule. Le réseau sera-t-il en mesure de fournir la quantité d’énergie nécessaire, si les véhicules électriques et hybrides rechargeables en circulation continuent de se multiplier en France ? Décryptage.
Les contraintes auxquelles le réseau est confronté actuellement
La stabilité du réseau électrique national dépend de plusieurs facteurs, dont la disponibilité des moyens de production, les niveaux des stocks hydraulique et gazier, la demande d’électricité selon les périodes de l’année, etc. Le niveau de production d’électricité des barrages hydroélectriques peut, par exemple, diminuer à cause de la baisse du niveau d’eau (due au changement climatique). Les réacteurs nucléaires peuvent aussi être mis temporairement en arrêt pour maintenance et rechargement d’uranium. Outre cela, l’intégration des énergies renouvelables (solaire et éolienne) au réseau peut créer une instabilité en raison de leur intermittence.
Pour toutes ces raisons, la production d’électricité du RTE connaît, à certaines périodes de l’année, des limites. Mais cela ne signifie pas que le réseau va « s’écrouler » en raison d’une éventuelle surcharge causée par les véhicules électriques d’ici quelques années. Selon les circonstances, le RTE prend des mesures adaptées pour garder l’équilibre entre l’offre et la demande. D’ailleurs, le pays est en mesure d’exporter son surplus de production selon les périodes de l’année. Il procède rarement à l’importation d’électricité.
La part de la consommation d’électricité des véhicules électrifiés
Selon l’estimation du RTE, 34 TWh d’énergie serait nécessaire, si la moitié des 39 millions de véhicules en circulation en France sont alimentés à l’électricité. Bien que ce chiffre semble important, celui-ci représenterait seulement 6 à 7 % de la consommation totale d’électricité au niveau national (480 TWh). Notons que la consommation du secteur des transports s’élevait à 13 TWh en 2019 (chiffre du RTE). D’après la Commission de Régulation de l’Énergie, si 15 millions de véhicules électrifiés sont mis en circulation, 30 TWh seraient nécessaires d’ici 2035.
Et même si tout le secteur des transports est électrifié, le RTE pourrait toujours le supporter, avec un pic de consommation de 88 TWh. La demande restera toujours gérable même si chaque voiture électrique consomme plus de 2 MWh en moyenne. Par ailleurs, les bornes de recharge de VE peuvent être programmées aux heures creuses de la nuit pour profiter des prix d’électricité moins élevés et éviter de surcharger le réseau. De plus, une grande partie des recharges peuvent être assurées par des bornes installées à domicile et en entreprise.
Des améliorations dans la filière
Dans le secteur du transport, les technologies s’améliorent continuellement. Citons par exemple l’amélioration de l’efficacité des batteries et l’augmentation des performances des VE plus légers. Les futurs modèles de véhicule pourront même être équipés de panneaux solaires. Les constructeurs automobiles peuvent aussi favoriser l’utilisation de nouvelles options de carburant écologiques telles que l’hydrogène et les carburants de synthèse. La sobriété énergétique est aussi encouragée en France, en l’occurrence le covoiturage, le système de partage de véhicules, la location, l’utilisation des transports en commun, etc. Plus d’informations : La Gazette Bourgogne. Que pensez-vous de cet article ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .