À notre connaissance, l’extinction des dinosaures est attribuée à un astéroïde qui a frappé notre planète, il y a environ 66 millions d’années. La zone d’impact se trouverait au niveau de la péninsule du Yucatán, en Amérique du Nord. Cette hypothèse fait l’unanimité au sein de la communauté scientifique, ou du moins presque… En effet, une équipe de recherche dirigée par Don Baker, professeur au Département des sciences de la Terre et des planètes de l’Université McGill, au Canada, a publié une nouvelle étude qui semble remettre en question la théorie de la collision d’un corps céleste géant.
Les trapps du Deccan comme zone de recherche
Les chercheurs ont publié les résultats de leurs travaux dans la revue Science Advances. Ils affirment avoir analysé des échantillons de roches issus des trapps du Deccan, un vaste plateau accidenté qui se trouve dans la partie ouest de l’Inde. Cette région abrite des traces de lave provenant d’éruptions volcaniques qui ont eu lieu il y a des dizaines de millions d’années. Effectivement, l’équipe pense que ces événements pourraient avoir contribué à la disparition des dinosaures. « Le changement climatique déclenché par des éruptions volcaniques massives a peut-être finalement préparé le terrain pour l’extinction des dinosaures, remettant en question le récit traditionnel selon lequel une météorite seule a porté le coup de grâce aux anciens géants », ont déclaré les auteurs de l’étude dans un communiqué.
Une importante baisse des températures
Concrètement, les scientifiques ont essayé de déterminer la quantité de soufre et de fluor ayant pu atteindre l’atmosphère terrestre à la suite d’événements volcaniques qui se seraient produits environ 200 000 ans avant l’extinction des dinosaures. Finalement, ils ont découvert que le soufre libéré pourrait avoir entraîné un hiver volcanique caractérisé par une baisse phénoménale des températures à travers le monde. « Nos recherches démontrent que les conditions climatiques étaient presque certainement instables, avec des hivers volcaniques répétés qui pourraient avoir duré des décennies, avant l’extinction des dinosaures », a expliqué le professeur Don Baker. Il s’avère que cet événement a fait de la Terre un monde hostile, non favorable à la croissance des plantes et des animaux. Il aurait ainsi contribué largement à la disparition des dinosaures, mais aussi à l’essor de la vie telle que nous la connaissons.
Un modèle mathématique pour « décoder » l’histoire
Ce qui est d’autant plus intéressant, c’est le fait que les chercheurs ont réussi à calculer la quantité exacte de soufre et de fluor injectés dans l’atmosphère au cours de ces éruptions volcaniques de grande ampleur. Cette approche a également permis aux universitaires d’établir un modèle mathématique qui devrait aider à « décoder » l’histoire volcanique des trapps du Deccan. À noter qu’en plus des chercheurs de l’Université McGill à Montréal, la recherche a impliqué des scientifiques basés en Italie, en Norvège, en Suède, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Plus d’infos : science.org. Que pensez-vous de cet article ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .