Alors que les prix des énergies fossiles continuent leurs inexorables augmentations, les Français se tournent de plus en plus vers les installations photovoltaïques. Les panneaux solaires, timidement installés à leur apparition, sont de plus en plus populaires. L’idée de produire, après rentabilité sur investissement, de l’électricité gratuite séduit de nombreux foyers. Les entreprises et collectivités, sont aussi vraiment demandeuses de ce type d’installation. Le panneau solaire représente également un engagement écologique, pour les collectivités qui s’en équipent. Et, même si les installations coûtent encore relativement cher, elles bénéficient souvent d’aides de l’État qui souhaite accélérer la transition énergétique. Alors, les installations photovoltaïques en France, on en est où ? Décryptage.
Un point de la situation en France
De plus en plus de foyers français sont attirés par l’idée de produire leur propre électricité à domicile grâce à l’énergie solaire. Au 30 juin, le nombre d’autoconsommateurs individuels s’élevait à 325 939 dans le pays, enregistrant une augmentation remarquable de 77 % en un an. Une possibilité donnée par ailleurs par la multiplication de l’offre d’installateurs, comme l’entreprise Alma Solar, qui propose des tarifs très compétitifs et livre partout en Europe. Le nombre d’installations chez les particuliers a plus que doublé depuis mi-2022, marquant une accélération significative, selon Enedis, le gestionnaire du réseau de distribution. À ce jour, une capacité de production de 1 629 mégawatts est installée sur les toits français, équivalant à environ la moitié d’un réacteur nucléaire, en tenant compte des différences de rendement entre ces deux méthodes.
Une certaine disparité entre les régions
Les habitants des départements français ne sont pas tous « égaux » devant les installations de panneaux solaires. Les départements de la Haute-Garonne, de l’Isère et de la Gironde affichent les puissances installées les plus élevées en matière d’autoconsommation individuelle en France avec une production située de 56 à 69 MW. Si l’on se positionne du côté purement écologique, ils seraient rejoints parmi les meilleurs élèves par l’Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône et le Rhône. Sur au moins trois de ces départements qui sont le Rhône (57 MW), la Gironde (63 MW) et l’Isère (66 MW), les électeurs ont choisi, en 2020, des municipalités de partis écologiques.
Et, ces municipalités accélèrent leur transition énergétique, c’est relativement flagrant. Pour les moins bons élèves, on peut noter Paris avec seulement 1 MW d’installation, le Bas-Rhin avec 5 MW ou encore les Hautes-Alpes avec 5 MW. Et, aussi étonnant que cela puisse paraître, le département du Nord, qui n’est pas connu pour son ensoleillement maximal, se classe parmi les départements ayant un taux de production le plus élevé avec 44 MW produits. Son voisin, le département du Pas-de-Calais, se débrouille plutôt bien aussi avec 30 MW de production. Cela prouve que la volonté de passer aux panneaux solaires, ne dépend pas uniquement du taux d’ensoleillement d’une région.
Pourquoi les collectivités passent-elles au « solaire » ?
L’autoconsommation collective constitue un modèle dans lequel l’électricité produite localement est partagée entre un ou plusieurs producteurs et un ou plusieurs consommateurs, tous situés dans une zone géographique spécifique. La distance entre les participants ne doit généralement pas dépasser 2 km. Cependant, cette limite peut être étendue à 20 km dans le cas de zones rurales en vertu de dérogations. Ce partage d’énergie peut être mis en œuvre à divers niveaux tels qu’un immeuble, une copropriété, un quartier ou une zone d’activités.
L’accessibilité à l’autoconsommation collective est ouverte à un large éventail d’acteurs, incluant les particuliers, les petites, moyennes et grandes entreprises, les associations, les collectivités, etc. De plus, les collectivités n’ayant pas bénéficié du bouclier tarifaire mis en place par l’État en 2022, elles ont vu leurs factures exploser. Une raison qui les incite à investir dans le photovoltaïque, pour tenter d’avoir un budget énergie plus maîtrisé sur les années à venir.
Quelques chiffres sur l’autoconsommation collective
« Le nombre d’opérations d’autoconsommation collective en 2019, 42 en 2020, 77 en 2021 et 149 à la fin 2022. La France compte désormais 195 opérations d’autoconsommation collective à fin avril 2023, avec plus de 2 600 participants pour une puissance totale de plus de 11 MW, majoritairement des panneaux photovoltaïques », selon les chiffres donnés par Enedis. Les régions qui possèdent le plus d’installations photovoltaïques collectives sont les Hauts-de-France, le Grand-Est et l’Occitanie, trois régions qui axent leur avenir sur l’énergie propre.
uant à la Normandie, et le Centre Val de Loire, ils sont les deux régions où l’on produit le moins d’électricité via des panneaux solaires en 2023. Étonnamment, nous retrouvons encore deux régions qui ne connaissent pas un fort taux d’ensoleillement annuel, ce qui ne les empêchent pas d’œuvrer pour la transition énergétique. Actuellement, 259 opérations sont en cours de production, pour une puissance totale qui s’élève à 17 991 kVA. Un total de 3 839 participants sont impliqués, avec une moyenne de 2 producteurs et 13 consommateurs par opération à la fin du troisième trimestre 2023.