Le plastique est un matériau recyclable, rentable et polyvalent. De nombreux secteurs y recourent pour fabriquer des ustensiles de cuisine, des jouets, des brosses à dent, des bouteilles, des filtres à café, etc. Malgré ses multiples avantages, ce matériau présente cependant deux inconvénients majeurs. Tout d’abord, la production des plastiques issus du pétrole débouche sur des émissions de gaz à effet de serre non négligeables (1,8 Gt en 2019, soit 3,4 % des émissions mondiales). Par la suite, les déchets plastiques ne peuvent se décomposer que dans des centaines, voire des milliers d’années. Ils polluent donc le sol, les cours d’eau, les océans et les rivages. De plus, ils représentent une menace pour la biodiversité.
Mais aujourd’hui, pour limiter ces problèmes, des chercheurs suggèrent de produire du plastique d’origine biologique. Michiel Dusselier et Bert Sels, des chercheurs de la KU Leuven, en Belgique, ont notamment trouvé une nouvelle approche qui permet de fabriquer du bioplastique plus écologique et plus abordable. Ils ont utilisé de l’acide lactique plutôt que du pétrole dans ce nouveau processus. Découverte.
Qu’est-ce qui distingue ce procédé des autres ?
Cette équipe de recherche belge a mis au point une méthode plus durable pour fabriquer du bioplastique, appelé « acide polylactique » (PLA). Ce nouveau processus ne nécessite aucun combustible fossile ni produit chimique toxique. Il consomme moins d’énergie, car il fonctionne à une température inférieure de 100 °C par rapport à celle utilisée dans la méthode traditionnelle. Cela contribue à alléger les coûts de production de ce matériau. D’ailleurs, ce nouveau procédé se passe en une seule étape, selon ces chercheurs. En effet, le plastique PLA est fabriqué à partir de l’acide lactique dérivé des ressources naturelles telles que les copeaux de bois et le sucre.
Cette matière première est convertie en lactide, qui est ensuite polymérisé. Pour être plus clair, le processus est établi à partir d’un catalyseur zéolitique synthétique, appelé « H-Beta ». En pratique, les molécules d’acide lactique sont piégées dans les pores de ce catalyseur. Elles réagissent directement au lactide de haute pureté. À titre de comparaison, la synthèse conventionnelle de ce composé repose sur un processus coûteux qui se déroule en deux étapes de conversion. Ces scientifiques ont aussi abordé une meilleure gestion des déchets générés lors de la transformation de l’acide lactique en lactide. Ils suggèrent de réutiliser les sous-produits et les matières premières inutilisées afin de limiter les déchets.
Une innovation reconnue et brevetée
La société TotalEnergies porte un grand intérêt à ce projet de production de plastique PLA moins coûteux et moins polluant. Elle a acquis les droits (EP2941422B1) sur ce procédé innovant, qui a ensuite obtenu un brevet. D’après le professeur Bert Sels, collaborer avec l’industrie permet aux inventeurs d’adopter la bonne stratégie en matière de propriété intellectuelle. En effet, cette équipe de chercheurs est convaincue qu’elle devait travailler avec cette entreprise pour obtenir un bon brevet. Il convient également de noter que Michiel Dusselier et Bert Sels sont finalistes dans la catégorie « Industrie » du Prix de l’inventeur européen 2023 grâce à leur innovation. Plus de 600 candidats ont participé à ce concours.
Ce qui a inspiré ces chercheurs
Michiel Dusselier, professeur titulaire à la KU Leuven et titulaire d’un doctorat en ingénierie des biosciences, s’intéresse particulièrement aux plastiques et à leur impact environnemental. Il a même choisi ce sujet comme thème de son doctorat. Lorsqu’il a constaté que des albatros étaient tués à cause du plastique, cet amateur d’ornithologie a voulu trouver une solution concrète à ce problème. Il a pris contact avec Bert Sels, un expert en ingénierie des biosciences, pour réaliser avec lui les travaux de développement de ce procédé de fabrication de bioplastique écologique. Plus d’informations : Epo.org. Que pensez-vous de cette invention ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Article intéressant mais en combien de temps se dégrade t’il abandonné dans le nature ?
Nous avons beaucoup voyagé en Amérique centrale et du sud, les plastiques qui volent partout le long des routes et dans les champs nous ont attristés. J’imaginais que l’on pourrait trouver un moyen de recycler ces plastiques pour le bénéfice des locaux et les encourager a ne plus jeter ces plastiques. Votre invention apporte une solution au recyclage de ces plastiques fabriqués de plus a moindre coût. Bravo à toute l’équipe.
C’est apparemment génial.
Mais Total a déjà mis la main sur le brevet et peut-on être certain que cela soit une bonne chose.
On nous présente souvent des nouveautés géniales. …. Et puis on n’en entend plus jamais parler.
Tres bien mais rien n est dit sur la resistance et la biodegradbilite de ce composé en mulieu naturel….??? Aussi facile que le materiaux initial ( le bois ) ???.
Le coup de totla n est t il pas un baisé dewla mort.. laisser pourrir un brevet concurrentcen le rachetant….
Cela existe depuis plusieurs années en chirurgie pour les clips resorbables ou les sutures. (exemple : les clips des Absorbatack de chez Covidien qui sont résorbés en quelques semaines par notre organisme dans le ttt de hernie par plaque).
Ce serait intéressant de connaître la biodégradabilité de ces composants ou la recyclabilité ( ce qui est moins intéressant pour tous le règne vivant.. Hors humain)
En l’absence ce procédé « hightech » serait encore un greenwashing inintéressant. Donc méfiance.