Le secteur du bâtiment est partout dans le monde, en pleine expansion et les matériaux classiques sont plutôt du genre très polluants. Nous savons, par exemple, que l’utilisation massive de ciment, de son extraction à sa fabrication, est un fléau environnemental. De nombreux chercheurs tentent de trouver des alternatives à l’utilisation du béton dans les constructions, pour endiguer le phénomène. L’une des alternatives viendra peut-être du Panama, où des chercheurs de l’Université technologique du Panama ont développé un nouvel isolant écologique en combinant des balles de riz et de vieux journaux, jusqu’ici considérés comme déchets. Découvrez ce nouveau matériau aux forts pouvoirs isolants qui, en plus de servir à la construction de bâtiment, pourra réduire les déchets.
Une étude de cas, pour limiter les dégâts liés au béton
Dans une étude récente publiée dans la revue Frontiers Science News, une équipe panaméenne tente de créer un nouveau matériau qui utilise un mélange de balles de riz et de cellulose issue du papier. Les balles de riz, issues des cultures intensives de cette céréale, et les déchets de papier sont généralement incinérés. Les utiliser pour qu’ils deviennent un matériau de construction permettrait donc également de réduire ces déchets à l’échelle mondiale. D’ailleurs, les premiers résultats de cette étude montrent que le matériau inventé possède d’excellentes propriétés thermiques et mécaniques. Selon les chercheurs, il pourrait être un matériau aux forts pouvoirs isolants et aider à la transition énergétique engagée au niveau mondial. « Ici, nous montrons qu’il est possible de créer un matériau isolant alternatif à partir de journaux recyclés et de balles de riz », a déclaré le Dr Nacarí Marín Calvo, chercheur à l’Universidad Tecnológica de Panamá, Centro Regional de Azuero.
De quoi ce nouveau matériau serait-il composé ?
Dans cette région du monde, le Panama, la balle de riz est largement disponible, mais considérée comme un résidu agricole. Ces déchets sont donc soit incinérés, soit jetés en décharge à ciel ouvert. Pour le Panama, c’est l’une des préoccupations environnementales majeures et trouver une solution pour les recycler réduirait les émissions de carbone. Pour élaborer le mélange, les coques de riz ont été déchiquetées. Ensuite, de la cellulose, extraite de vieux journaux recyclés et déchiquetés, a été incorporée, suivie du borax, conférant au mélange une résistance aux champignons et des propriétés ignifuges.
Tous les éléments ont été liés ensemble à l’aide de colle. Le premier mélange comprenait ainsi 14 % de papier journal, 9 % de balle de riz, 15 % de borax et 62 % de colle. Dans les deux autres compositions, la proportion de balles de riz a été augmentée tandis que celle de papier journal a été réduite. Les quantités de borax et de colle sont restées constantes. « Nous avons constaté une similitude des résultats entre les trois compositions en termes de valeurs k, de contraintes maximales et de résistance à la compression », a expliqué Marín Calvo.
Quelle serait la valeur thermique de ce nouveau matériau ?
La conductivité thermique, souvent désignée par la valeur k, caractérise la capacité d’un matériau à conduire la chaleur. Plus la valeur k est basse, plus le matériau possède un fort pouvoir isolant. Pour les mélanges balles de riz et papier testés, la valeur k variait de 0,0409 et, 0,04607 W par mètre Kelvin (W/mK). Le matériau inventé, comparé à d’autres matériaux, a donc un pouvoir isolant plus fort, puisque la plage d’autres matériaux était située de 0,027 à 0,1 W/m/K. Un nouveau matériau écologique en devenir ? Les chercheurs précisent qu’il faudra réaliser de plus amples essais afin de tester, notamment, la résistance du matériau au temps et aux aléas climatiques qui, eux aussi, s’intensifient en période de dérèglement climatique. Que pensez-vous de cette invention ? Donnez-nous votre avis ou partagez avec nous votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .