Ces dernières années, le recours à des drones mortels est devenu de plus en plus courant dans les guerres ou les attaques sur les routes maritimes commerciales en mer Rouge. Ces aéronefs sans pilote et semi-automatiques peuvent faire des dégâts matériels et humains importants avec une grande précision. Pour les neutraliser, les militaires procèdent généralement au lancement de missiles, qui coûtent jusqu’à 1 million de livres sterling (1,17 million d’euros). Bien que cette méthode de défense soit efficace, elle a l’inconvénient d’être coûteuse et de présenter un énorme risque de dommages collatéraux. Si le missile manque sa cible, celui-ci explosera toujours quelque part.
Il est essentiel de trouver une alternative moins dangereuse et plus abordable pour abattre les drones. Dans ce projet DragonFire, un consortium composé par la Defense Science and Technology Laboratory et les entreprises MBDA, Leonardo UK et QinetiQ réalise notamment des travaux pour développer une arme laser anti-drone. Son équipe de scientifiques et d’ingénieurs a déjà démontré la viabilité de cette technologie. Mais il reste encore de nombreux défis à relever pour pouvoir l’appliquer dans la réalité. Décryptage.
Comment utiliser cette arme défensive contre les drones ?
Selon ces experts, ce système laser anti-drone pourrait avoir sa place sur le champ de bataille dans quelques années. Il a montré une efficacité prometteuse lors des essais. En fait, un petit drone volant à grande vitesse au loin, a été ciblé avec précision par un seul faisceau laser. Après quelques instants, cet appareil a été désactivé et s’est écrasé dans la mer. D’après les chercheurs, il n’y avait aucun bruit ni explosion spectaculaire ni victime humaine. Cette équipe a précisé que le coût d’un tir au laser était de 10 £ seulement (11,72 €). Lors de cette première phase de test sur terrain, de nombreux drones ont été abattus au large des côtes écossaises.
Quels sont les points forts de cette technologie ?
Selon cette équipe de recherche, les faisceaux laser sont déjà utilisés sur le champ de bataille pour des applications telles que la télédétection, le suivi des cibles et la visée de précision. Mais c’est la première fois qu’ils font l’objet d’une étude pour être employé dans une application perturbatrice. Ces faisceaux lumineux constitueraient une arme défensive efficace pour bloquer les menaces entrantes. Cependant, ils ne pourraient pas être utilisés pour provoquer des dégâts colossaux. Grâce à sa vitesse de diffusion importante, ils seraient moins sensibles aux contre-mesures. Une fois lancés, ils ne pourraient être ni rattrapés ni neutralisés.
Quels sont les défis à résoudre dans ce projet ?
Le développement de ce type d’arme défensive demande beaucoup de temps, car de nombreux facteurs devraient être encore étudiés. Par exemple, il est nécessaire d’utiliser un faisceau laser d’une grande puissance. Cependant, si ce rayon de lumière est trop puissant, il pourrait être absorbé ou dissipé dans l’atmosphère. L’équipe de recherche devrait donc s’assurer que les différents paramètres du faisceau soient parfaitement équilibrés, notamment sa puissance, sa longueur d’onde et sa forme. Celui-ci devrait parvenir à se propager sur de longues distances, sans dégradation importante.
Outre cela, les chercheurs et ingénieurs devraient trouver une solution pour maintenir l’efficacité du faisceau laser même en cas de présence de nuage, de pluie ou de brouillard. Les soldats devraient notamment suivre une formation spécialisée pour maîtriser la préparation du faisceau laser à tirer dans des conditions météorologiques variables et dans différents environnements contraignants (à bord d’un croiseur en mer par exemple). Malgré toutes ces contraintes techniques, les premiers essais de cette technologie ont déjà permis de démontrer son efficacité et sa viabilité. Par ailleurs, le ministère britannique de la Défense ambitionne à achever plus rapidement le développement de cette arme laser, en vue de lutter efficacement contre les drones mortels. Plus d’informations sur le site du gouvernement Anglais. Que pensez-vous de cette invention ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire.