Selon un rapport d’étude de la CNUCED en 2023, le transport maritime représente au moins 80 % du volume des échanges commerciaux mondiaux. Cependant, secteur est aussi responsable de 3 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, avec une hausse de 20 % en seulement une décennie. Pour atténuer l’impact environnemental de ce secteur, des chercheurs et des entreprises se consacrent aujourd’hui à développer des carburants alternatifs plus propres et des systèmes de propulsion à rendement énergétique élevé.
Mais le problème est qu’il n’existe pas encore de solutions viables jusqu’à ce jour alors que les nouvelles réglementations mondiales en matière d’émissions de carbone se resserrent davantage. C’est pour cette raison que l’entreprise britannique Seabound a eu l’idée de construire ce nouveau système de capture de carbone embarqué pour les bateaux de transport de marchandises. Cette solution permettrait aux armateurs de contribuer concrètement à la décarbonation du transport maritime.
Comment fonctionne cette solution de décarbonation ?
Cette start-up londonienne a mis au point un petit système prototype de capture de carbone qui occupe quelques conteneurs d’expédition à bord d’un navire. Elle est conçue pour être montée en rattrapage en se fixant sur le pot d’échappement d’un bateau. Elle sert à capter les gaz produits par le diesel marin lors de sa combustion. Ensuite, les gaz d’échappement sont redirigés vers une pile de cailloux d’oxyde de calcium (chaux vive), un matériau peu coûteux et abondant. Dans la pile, le dioxyde de carbone réagit avec l’oxyde de calcium à température ambiante pour générer du carbonate de calcium. Ces galets de calcaire ont la capacité de lier et de séquestrer efficacement le carbone.
Le projet pilote à bord d’un cargo de taille moyenne
Seabound a obtenu une subvention de 1,5 million de dollars (1,39 million d’euros) du gouvernement britannique pour développer ce système de capture de carbone en mer. Dans le cadre de son projet pilote, elle a collaboré avec la compagnie maritime mondiale Lomar. Le système prototype de décarbonation a été testé à bord de l’un des bateaux les plus anciens et les plus polluants de cette compagnie. Ce porte-conteneurs de 240 mètres possède une capacité de plus de 3 200 conteneurs d’expédition. Cette phase d’essais aurait démontré que cette technologie est en mesure de capter plus de 78 % des émissions des cheminées des cargos et de les transformer en galets de calcaire.
La transformation du CO2 en produit utile
En capturant les gaz d’échappement des navires, les armateurs transforment un produit à faible coût (chaux vive) en un produit plus précieux (CaCO₃), explique la start-up Seabound. En effet, les galets de calcaire pourraient être déchargés et vendus dans les ports. Ce qui permet aux armateurs de profiter des revenus qui contribueraient à compenser les coûts d’investissement et d’exploitation du système de capture de carbone à bord. Il est à noter que le prix de la chaux vive s’élevait à environ 185 € la tonne en 2023, tandis que le carbonate de calcium de qualité alimentaire se vendait à approximativement 674 € la tonne. Mais il n’est pas sûr que ces galets de calcaire issus des gaz d’échappement puissent être utilisés à des fins de consommation. Néanmoins, ce produit pourrait être utilisé dans diverses autres applications, notamment dans la construction.
Les défis à relever
L’équipe de Seabound devrait encore pendre en compte un certain nombre de contraintes pour rendre viable et opérationnel sa technologie de capture de carbone. Elle vise notamment à améliorer le taux de capture des émissions marines jusqu’à 95 % pour le dioxyde de carbone. Il est à préciser que la start-up aurait déjà atteint plus de 90 % pour le soufre. Outre cela, cette entreprise devrait penser à l’encombrement et au poids de la future version de ce système à grande échelle. Plus d’informations : Seabound.co. Que pensez-vous de ce projet ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .
Et comment on produit la chaux vive? Par decabonation du calcaire? Donc en promoduisant de Co2 et avec bcp d energie? Si oui, je vois pas en quoi il y a un gain environnemental.
Comment obtient on la chaux ? En chauffant dans un four à chaux, du calcaire et libérant du CO2
Cette affaire me paraît être juste un recyclage…de. CO2 : on récupère sur le bateau le CO2 émis par le four ; et comme les rendements ne sont jamais de 100% …