Les pays du Golfe (Moyen-Orient) sont connus pour leurs ambitions démesurées. Avec des températures qui dépassent régulièrement les 40 °C, les Émirats arabes unis sont l’une des zones les plus arides de la planète. C’est pourquoi les autorités locales n’hésitent pas à mettre en œuvre des méthodes de contrôle du climat. L’ensemencement des nuages et le dessalement de l’eau de mer y sont, par exemple, utilisés pour remédier aux pénuries d’eau. Sauf que le pays ne compte pas en rester là. Une étude récemment publiée dans la revue Earth System Dynamics suggère que les Émirats arabes unis ont l’intention d’utiliser des fermes solaires de la taille d’une ville pour stimuler les précipitations.
La technologie pour combattre la sécheresse
L’article publié le 30 janvier dernier s’intitule Scaling artificial heat islands to enhance precipitation in the United Arab Emirates, que l’on peut traduire en français par « Mise à l’échelle des îlots de chaleur artificiels pour améliorer les précipitations dans les Émirats arabes unis ». Il décrit le rôle de la technologie dans la lutte contre des phénomènes naturels tels que la hausse des températures, la sécheresse, les incendies de forêt, les inondations et la pénurie d’eau. En ce qui concerne le nouveau projet visant à augmenter les précipitations, il reposera sur la mise en place de gigantesques parcs solaires. L’objectif est avant tout de s’assurer que les habitants disposent de suffisamment d’eau pour répondre à leurs besoins quotidiens.
Plusieurs centaines de milliers de m3 d’eau par an
Par ailleurs, ces pluies provoquées artificiellement pourraient également s’avérer utiles pour l’agriculture pendant les périodes de sécheresse. D’après la nouvelle étude, l’utilisation de grandes surfaces photovoltaïques noires pourrait favoriser les précipitations. En effet, lorsqu’elle est associée aux effets de la brise marine, la chaleur générée par les panneaux solaires aurait un impact sur le climat. Cela aurait notamment pour effet de créer des courants ascendants susceptibles d’entrainer des pluies torrentielles. Cependant, pour être efficace, le champ solaire devrait avoir une superficie d’au moins 20 km². Avec une telle surface, il serait théoriquement possible de générer en moyenne 600 000 m3 de pluies par an, permettant potentiellement de subvenir aux besoins hydriques de près de 31 000 personnes par an.
Un danger pour l’environnement ?
Avec un parc solaire de 40 km², l’impact serait encore plus prononcé étant donné qu’il serait possible d’alimenter en eau près de 80 000 personnes. Certes, ce concept pourrait aider à résoudre le problème de la sécheresse dans les pays du Golfe, mais comme l’ensemencement des nuages, il pourrait être dangereux pour l’environnement en perturbant le climat. Une étude publiée en 2020 par des chercheurs suédois met d’ailleurs en garde contre de telles pratiques. D’après le papier, les changements dans la configuration des vents provoqués par les parcs solaires pourraient déplacer les bandes de pluie tropicale vers le nord. Plus d’infos : esd.copernicus.org. Que pensez-vous de ce projet de fermes solaires ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .