Dans son sixième rapport d’évaluation publié en 2023, le GIEC a annoncé un éventuel affaiblissement de l’AMOC (Atlantic Meridional Overturning Circulation) au 21ᵉ siècle, en raison du réchauffement climatique et de la fonte des glaciers. Bien qu’il y ait des incertitudes sur l’ampleur de ce ralentissement, les scientifiques s’accordent à dire que cela aurait un impact majeur sur le climat en Europe. À noter que sans ce courant océanique, l’hémisphère nord pourrait être plongé dans un froid glacial. C’est en effet sa circulation qui contribue à réguler la température de cette partie du globe.
L’AMOC, menacé de disparition en raison du réchauffement climatique
Si l’Europe bénéficie d’un climat doux, par rapport à d’autres pays comme le Canada, c’est en partie grâce à la circulation méridienne de retournement atlantique. Selon les chercheurs, ce courant marin transporte l’eau chaude des tropiques vers le nord et si le réchauffement climatique se poursuit, il risque de s’affaiblir progressivement et, dans le pire des cas, disparaître totalement. Lors de son interview avec Europe 1, l’océanographe et climatologue Laurent Bopp a expliqué les conséquences de la fonte des glaciers dans l’Atlantique Nord : « D’abord, les eaux de surface sont plus chaudes, donc moins denses. Elles sont aussi moins salées, car il pleut davantage et on a un apport d’eau douce continentale… ». Le changement climatique a un impact majeur dans cette partie de l’océan. Aussi bien au niveau de la température de l’air que de la salinité de l’eau, ralentissant la circulation thermohaline qui participe grandement à la distribution de la chaleur sur la Terre.
Un phénomène qui s’est déjà produit il y a plusieurs milliers d’années
Laurent Bopp a souligné que l’arrêt de la circulation de l’AMOC s’est déjà produit il y a environ 13 000 ans, lorsque la Terre était en période glaciaire. « Lorsque la Terre s’est réchauffée, il y a eu un très fort ralentissement de cette circulation et cela a provoqué un important refroidissement qui a duré quelques milliers d’années en Europe » a-t-il déclaré au site Europe 1. Au vu de la situation actuelle, notamment la fonte des glaciers à un rythme accéléré, la probabilité de l’affaiblissement de ce courant marin est élevée. À noter que depuis 2000, selon les scientifiques du CNRS, les glaciers perdent 267 milliards de tonnes de glace en moyenne, chaque année. Là où il y a des divergences au sein de la communauté scientifique, c’est sur la date de la possible disparition de l’AMOC. Alors que certains prévoient un effondrement entre 2025 et 2095 ; d’autres estiment que cela n’aurait pas lieu au cours du 21ᵉ siècle.
Un scénario catastrophique à l’image du film « Le jour d’après » ?
Si l’AMOC venait à disparaître, pourrait-on faire face à un scénario apocalyptique comme dans le film culte « Le Jour d’après » de Roland Emmerich ? Selon une étude menée par les chercheurs Michael Kliphuis, Henk A. Dijkstra et René van Westen, de tels phénomènes ne risqueraient pas de se produire en cas de disparition de ce courant océanique. Cependant, ils ont indiqué que « les températures moyennes chuteraient de plusieurs degrés en Europe, ainsi qu’en Amérique du Nord et dans certaines parties de l’Asie ». Que pensez-vous de cette étude ? Nous vous invitons à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .