Comme chaque année, à cette époque, les apiculteurs sont inquiets, et c’est assez légitime puisque les frelons asiatiques sont de retour ! Ces horribles bestioles, classées nuisibles en 2012 par l’Arrêté du 26 décembre 2012, sont une menace réelle pour nos abeilles. Il existe pléthore de pièges pour tenter de les attraper. Et, certains animaux sont également des prédateurs naturels, le problème étant que ces prédateurs ne sont pas assez nombreux, comme vous l’expliquait Méline, dans cet article. Saviez-vous qu’il existait aussi d’autres alliées plus inattendues ? Ces alliées ce sont les plantes carnivores, et en particulier le Sarracenia. Retour sur cette plante étonnante qui pourrait aussi aider dans la préservation des abeilles. Découverte.
Une plante d’intérieur, et d’exterieur
Connue sous le nom de « plante trompette », nous l’avons tous observée en jardinerie, voire posé le doigt dessus pour voir sa réaction. Originaire du Canada et des États-Unis, elle doit son nom à un naturaliste et chirurgien français : Michel Sarrazin. Cette plante possède une croissance lente et fleurit au printemps, à partir de sa quatrième année de vie. Elle s’expose au soleil, pousse dans un sol acide, argileux, sableux et surtout très humide. Peu résistante au froid, elle supporte l’intérieur comme l’extérieur, mais devra être protégée ou rentrée l’hiver. Esthétiquement, elle produit de grandes fleurs longues, de coloris différents : rose, violet, blanc, rouge, jaune, tout dépend de la variété choisie.
Elle « dévore » les frelons asiatiques
Cette découverte revient à un pépiniériste, Cédric Azaïs, qui, en 2014, travaillait au jardin des plantes de Nantes, avec pour spécialité, les plantes carnivores. À force d’observation, il s’aperçoit que les Sarracenias attirent les frelons asiatiques, jusqu’à les digérer, comme elles le font pour les mouches, entre autres. C’est en retrouvant des cadavres de frelons asiatiques dans ses plantes, qu’il s’est rendu compte qu’elles les attiraient, puis les piégeaient. L’homme, pépiniériste de profession, se lance alors dans la culture des plantes carnivores à Marcellus (Lot-et-Garonne) et promeut désormais ce piège passif pour capturer les frelons asiatiques. Quant aux abeilles, elles ne risquent pas d’être piégées par le Sarracenia. En effet, lorsqu’elles viennent butiner le nectar, la fleur, et par conséquent, le piège, n’est pas encore formée. Or, c’est bien la fleur uniquement qui piège le frelon asiatique et non l’entièreté de la plante.
Un appât naturel
Ce dispositif naturel et hautement efficace est qualifié de passif : la plante n’effectue aucun mouvement mécanique pour capturer ses proies. Les insectes sont séduits par l’odeur d’un liquide produit par des glandes situées aux extrémités des feuilles du Sarracenia. Ce liquide drogue et noie les proies, permettant ensuite à la plante de les digérer. De plus, si un insecte tente de s’échapper, les poils inclinés présents sur les parois internes des feuilles bloquent son chemin, l’empêchant de remonter. Désormais, les chercheurs vont étudier la molécule que produit la plante sur les frelons asiatiques. Si cette substance naturelle, les attire, ils envisagent d’en faire un appât pour des pièges futurs. Connaissiez-vous le pouvoir de cette plante carnivore pour piéger les frelons asiatiques ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .