L’eau est une ressource rare que nous devons protéger. Dans le monde, une personne sur trois n’a pas accès à l’eau potable, selon l’Organisation mondiale de la Santé. Et, pourtant, en France, comme dans tous les pays économiquement forts, nous utilisons l’eau potable pour tout, y compris pour tirer notre chasse d’eau ! Le recyclage des eaux grises pourrait être une solution, et plusieurs projets sont à l’étude par le gouvernement français. Chez Soprema, dont le siège social est situé à Strasbourg, ils utilisent une solution innovante pour recycler les eaux grises que l’on appelle aussi eaux usées, le Skywater Clear. Ce procédé fonctionne par phytoépuration sur les toits de l’entreprise. Découverte.
Les eaux grises, qu’est-ce que c’est ?
En matière d’eaux usées, on distingue deux types d’eaux : les eaux grises et les eaux noires. Les eaux noires proviennent des chasses d’eau des toilettes, et ne sont pas concernées par la phytoépuration. Quant aux eaux grises, elles proviennent du lavage des mains, de la douche, de la cuisine, ou encore des machines à laver. Après leur utilisation, elles deviennent non potables, mais contiennent moins de polluants que les eaux noires et peuvent donc être recyclées.
Qu’est-ce que la phytoépuration ?
Dans notre déchetterie située à Réau (77) se trouve un immense plan d’eau, criblé de plantes que l’on appelle des plantes macrophytes. Et, c’est le cas dans de nombreux sites en France, on utilise ces plantes pour purifier les eaux usées, et les réutiliser. La phytoépuration est un procédé naturel, avec des plantes que l’on trouve dans les zones humides, et qui, de plus, permettent de créer un lieu de biodiversité. Le Skywater Clear qu’utilise Soprema fonctionne sur le même principe, mais sur le toit.
Comment fonctionne le système Skywater Clear ?
Le dispositif est monté en haut du bâtiment, avec un substrat et des plantes macrophytes disposés sur un lit de 20 cm d’épaisseur. Avant d’arriver sur le toit, les eaux grises subissent un prétraitement au sous-sol, où les déchets solides et les graisses sont éliminés. Après avoir été filtrée sur le toit, l’eau propre est redirigée vers le sous-sol pour y subir une désinfection finale avant d’être réutilisée à des fins non potables. Elle est ainsi utilisée pour l’irrigation des espaces verts ou dans les systèmes d’assainissement. Cette installation est conçue pour être légère comparée aux autres toitures végétalisées, pesant environ 300 kg/m², y compris l’eau, afin de ne pas exercer de pression excessive sur la structure du bâtiment.
Quels sont les avantages de ce système de phytoépuration ?
Selon Soprema, ce système permet, dans un premier temps, de réaliser 30 % d’économies sur la consommation quotidienne d’eau. De plus, la phytoépuration vient transformer ce qui est considéré comme un déchet en une ressource utilisable, réduisant ainsi les coûts de traitements via le réseau des eaux usées. Enfin, ce système permet aussi une certaine indépendance vis-à-vis du réseau d’eau, car il fonctionne en circuit fermé. Ainsi, en cas de restriction d’eau pour cause de sécheresse, l’entreprise peut, par exemple, continuer d’irriguer les espaces verts, créant ainsi des îlots de fraîcheur. Plus d’informations sur le site Soprema. La phytoépuration est-elle, selon vous, une méthode d’avenir pour recycler les eaux usées ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .