Comment réduire l’impact environnemental du secteur de la construction ? Cette question, de nombreux chercheurs et inventeurs, sont nombreux à se la poser. L’industrie cimentière, connue pour ses effets polluants, fait même l’objet d’un Plan de Transition Sectoriel de l’ADEME. En Bretagne, du côté La Bouëxière (Ille-et-Vilaine), l’entreprise Sédimenterre entend répondre à cette problématique. En effet, elle est à l’origine d’un brevet pour fabriquer des matériaux de constructions (briques emboîtables, panneaux, enduits) à base de sédiments récupérés, ou de boues issues des stations d’épuration. Des déchets qui ne sont pas, ou très peu, recyclés, et qui, pourtant, pourraient considérablement réduire l’impact carbone du secteur de la construction. Découverte.
La naissance d’un nouveau matériau
Marc Flipo et Ashmat Froz sont les cofondateurs de l’entreprise Sédimenterre. Et, ils ont un seul objectif. Celui de promouvoir les matériaux durables et recyclables pour rendre la construction plus « propre ». En d’autres termes, ils souhaitent réutiliser des déchets pour donner naissance à un nouveau matériau de construction, qui pourrait révolutionner ce secteur. Chaque année, les fleuves sont dragués, les estuaires aussi, et ces boues pourraient largement être réutilisées. Ce sont ces déchets, en particulier, qui intéressent l’entreprise. Avec leurs nouveaux matériaux, ils entendent réduire l’impact carbone, mais également préserver la ressource en eau, nécessaire à la fabrication de ciment. De plus, l’utilisation des déchets de drainage ou de station d’épuration permettrait évidemment de les réduire, et par ailleurs de réduire les déchets dans le BTP en général. Cela réduirait, par conséquent, les coûts de transports liés à ces déchets, ou aux matériaux construits d’ailleurs.
Un large domaine d’application
La liste des matériaux que l’entreprise bretonne peut fabriquer est longue, un atout supplémentaire pour l’environnement ! Si leurs éléments principaux restent les briques et les blocs de construction, ils se déclinent en divers formats et peuvent être utilisés pour de nombreux postes d’une construction. Par exemple, ils peuvent être utilisés comme remplissage de structures, poteau-poutre, doublage de mur, cloisonnement ou habillage. De plus, ils ont imaginé ces blocs de construction, avec des emboitements, ce qui augmente leurs capacités thermiques et isolantes. Quant aux plaques et panneaux issus de leur process, ils peuvent être utilisés pour le montage de cloisons sèches, le doublage de murs ou de plafonds à partir d’une ossature en bois ou métallique.
Valoriser les millions de tonnes de sédiments dragués en France
Les déchets permettant la fabrication d’un nouveau matériau de construction sont innombrables, et Sédimenterre, essaie, d’en valoriser un maximum. Par exemple, ces déchets peuvent provenir de l’argile, l’un des plus anciens matériaux de construction sur Terre, connu pour ses techniques traditionnelles encore largement manuelles. Ils proviennent aussi de divers sédiments, avec plus de 50 millions de tonnes de sédiments dragués en France, dont 90 % sont évacués par clapage, une méthode non pérenne et préjudiciable aux écosystèmes marins et fluviaux.
Les déchets de drainage proviennent de la mer, des fleuves, des pots, ou encore sont des boues qui ont été filtrées. Ces déchets utiles, mais non revalorisés, sont enfin utilisés par Sédimenterre ! Pour en savoir plus sur ce nouveau matériau de construction, rendez-vous sur le site officiel de l’entreprise : sedimenterre.fr. Que pensez-vous de cet innovant matériau de construction ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. De plus, vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .