Nous sommes à la mi-juillet et personnellement, je n’ai pas encore aperçu de frelons asiatiques, rôder dans mon jardin. Le printemps très pluvieux que nous avons subi, comme ce début d’été d’ailleurs, aurait-il eu raison des frelons asiatiques. Rien n’est moins sûr, ils sont simplement en embuscade à attendre que les températures remontent. Et, nul doute qu’ils seront encore plus affamés. D’ailleurs, ce n’est apparemment pas une généralité en France, puisque la seule ville de Brec’h dans le Morbihan comptabilise 7 772 reines frelons piégées en deux mois. Quel est donc le secret de ces 125 piégeurs bretons bénévoles ? Réponse immédiatement.
Les frelons asiatiques, très présents en Bretagne
Au tout début du printemps, les reines frelons asiatiques sortent de leur cachette pour fabriquer ce que l’on nomme le nid primaire. Dans ce nid, de petite taille, elles vont donner naissance aux milliers de frelons asiatiques qui voleront de leurs propres ailes à la fin du mois de juin. Et, dès que la température extérieure se maintiendra à 15 °C, les frelons asiatiques partiront à la recherche d’abeilles à décimer, leurs mets favoris. Cette période du 20 mars au 20 mai est cruciale pour le piégeage. La ville de Brec’h a donc fait appel à 125 piégeurs bénévoles qui ont disposé des pièges sur toute la commune, sur des endroits stratégiques. Le résultat : 7 772 reines en moins en deux mois de piégeage, un succès qu’ils doivent en partie à un ingrédient particulier.
Quel est donc le secret des piégeurs morbihannais ?
Lorsque la reine quitte sa cachette hivernale, elle est en manque de sucre, le premier ingrédient de ce piège est donc du sirop de grenadine. Néanmoins, le sucre attire aussi les abeilles, ce qui n’est absolument pas le but de la manœuvre. Or, les abeilles détestent deux ingrédients que les frelons asiatiques adorent : le vin blanc et la bière. Dans le piège, comme l’explique Michel Le Boudec, apiculteur et président de l’ABSAP (Association Brechoise de Sauvegardes des Abeilles et autres Pollinisateurs) place « un tiers de bière, un tiers de sirop de grenadine et un tiers de vin blanc ». L’apiculteur confie aussi au Parisien que les abeilles sont épargnées, car l’alcool n’est absolument pas leur tasse de thé !
Pourquoi les abeilles n’aiment pas l’alcool ?
Les abeilles font souvent l’objet d’études scientifiques, et ce n’est, par conséquent, pas une idée reçue. L’aversion des abeilles pour l’alcool a été prouvée, notamment par cette étude publiée sur le site Addict’AIDE. Exposées à l’éthanol, le principal composant de l’alcool, les abeilles se trouvent désorientées, et leur système nerveux n’est plus apte à les diriger. Une autre étude sur les recherches sur les préférences alimentaires des abeilles indique généralement une forte inclination vers les sources de nectar et d’eau sucrée. Les abeilles évitent, assez logiquement, les substances potentiellement nocives ou non nutritives, selon cette étude publiée sur le site theses.hal.science.
Un comportement que l’on ne retrouve pas chez le frelon asiatique, qui lui montre, au contraire, un certain intérêt pour les substances alcoolisées, et particulièrement pour le vin blanc, élément essentiel du piège breton. Et, vous ? Avez-vous disposé des pièges, et quelle est votre recette ? Nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. Vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .
Et quand est il des frelons européens ?
Mes abeilles doivent être alcooliques car elles semblent apprécier ce cocktail. Heureusement que mes pièges sont sélectifs, sinon ils seraient remplis d’abeilles plus que de frelons.