Vous avez probablement déjà entendu parler d’endométriose, une maladie qui touche surtout les femmes, à raison de 2 millions, soit une personne sur 10, selon le ministère de l’Enseignement Supérieur. Cette maladie gynécologique inflammatoire chronique provoque des douleurs indescriptibles, notamment pendant les cycles menstruels et des problèmes de fertilité. Aujourd’hui, il n’existe aucun traitement pour guérir de cette maladie, les recherches sont, par conséquent, nombreuses, pour tenter de soulager ces malades. Des chercheurs suisses ont développé un implant en hydrogel qui pourrait prévenir l’apparition de la maladie. Une innovation qui pourrait permettre à de nombreuses femmes de ne pas connaître les douleurs liées à cette maladie. De plus, il ferait office de contraceptif, éliminant, par conséquent, la prise de pilule, par exemple. Découverte.
1 femme sur 10 souffre d’endométriose
Avant de vous parler de cette innovation, il me semble important de faire un point sur ce qu’est l’endométriose. Cette maladie gynécologique est liée à l’endomètre, un tissu qui tapisse l’intérieur de l’utérus. Chaque mois, il s’épaissit pour se préparer à une éventuelle grossesse. Si la femme ne tombe pas enceinte, ce tissu est éliminé lors des règles. Dans le cas de l’endométriose, des morceaux de ce tissu (l’endomètre) se trouvent en dehors de l’utérus. Ils peuvent se fixer sur d’autres organes comme les ovaires, les trompes de Fallope, la vessie ou les intestins. Comme ce tissu endométrial se comporte de la même manière qu’à l’intérieur de l’utérus, il s’épaissit, se désagrège et saigne à chaque cycle menstruel. Cependant, comme il ne possède pas d’issue pour quitter le corps, cela peut causer des inflammations, des kystes, des cicatrices et des adhérences (des tissus qui se collent ensemble).
Un espoir pour de nombreuses femmes
Cette innovation est le fruit de la collaboration entre deux grandes écoles suisses : l’École polytechnique fédérale de Zurich (EPFZ) et du Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (EMPA). La recherche, « contraception mécanique réversible et traitement de l’endométriose à l’aide d’hydrogels sensibles aux stimuli » a été publiée dans la revue Advanced Material. L’implant agirait sur les trompes de Fallope et empêcheraient des menstruations rétrogrades. Les menstruations rétrogrades sont un phénomène dans lequel le sang menstruel, au lieu de s’écouler normalement hors du corps, remonte à travers les trompes de Fallope et entre dans la cavité pelvienne. « Nous avons découvert que l’implant devait être constitué d’un gel extrêmement mou qui n’ait pas d’impact sur les tissus et qui ne soit pas traité et rejeté comme un corps étranger », explique Alexandre Anthis, premier auteur de l’étude. Dans les faits, l’implant gonfle lorsqu’il entre en contact avec un liquide puis est détruit sans douleur grâce à de la lumière UV. Lorsqu’il est implanté, il mesure 2 mm puis double sa taille ensuite.
Une invention brevetée
Je vous l’ai expliqué, l’hydrogel installé dans les trompes de Fallope agit en présence de liquide. Il réagit donc à la présence de spermatozoïdes et de sang, formant une barrière en réaction à ces deux substances. Après des expériences en laboratoires, sur des trompes de Fallope humains ou animales retirées lors de cancers de l’ovaire, l’hydrogel n’a présenté aucun danger. Par ailleurs, ils ont ensuite testé cet hydrogel sur une truie et n’ont pas relevé de déplacement du dispositif.
Les chercheurs ont déposé une demande de brevet (EP24167147), néanmoins les scientifiques s’interrogent encore sur la présence de cet hydrogel, chez les sportives par exemple. Resterait-il en place malgré des efforts physiques intenses ? La commercialisation n’est pas pour « demain », néanmoins, la recherche avance, et c’est peut-être ceci qu’il faut retenir ? Que pensez-vous de cette innovation suisse ? Ainsi, nous serions ravis de lire vos impressions ou de connaître votre expérience à ce sujet. Et, si vous constatez une erreur dans cet article, n’hésitez pas à nous l’indiquer. De plus, vous pouvez cliquer ici pour publier un commentaire .