Les effets de l’urbanisation sont multiples sur la biodiversité et constituent, parfois, une menace pour la survie des pollinisateurs. Or, ces derniers jouent un rôle majeur dans la reproduction des espèces végétales et, par conséquent, dans la production alimentaire. Selon l’Anses, environ 90 % des espèces végétales à fleurs dépendent uniquement des insectes pollinisateurs pour leur reproduction. Cependant, depuis plusieurs années, on constate leur diminution, surtout les abeilles. Un phénomène qui, selon la Commission européenne, a un impact non négligeable sur nos écosystèmes et notre biodiversité. Face à cette problématique, le laboratoire Infra-Architecture Lab a mis en place un projet baptisé « Wild Futures », dans la plus grande ville d’Australie.
Préserver et restaurer les communautés de pollinisateurs urbains
Une meilleure compréhension de l’importance des pollinisateurs et la mise en place d’une solution durable sont indispensables pour assurer un équilibre écologique. C’est dans ce contexte que Infra-Architecture Lab a initié le projet « Wild Futures », une structure en bois qui sert de tour aux espèces de fleurs indigènes. Leur but ? Attirer les oiseaux, les papillons, les abeilles et d’autres insectes pollinisateurs qui, notons-le, jouent un rôle écologique essentiel. La stratégie de l’équipe consiste à concevoir un verdissement urbain en installant des abris pour plantes et abeilles. Ils ont également élaboré un nouveau prototype de logement, dont l’architecture a été pensée pour préserver et restaurer les communautés d’insectes pollinisateurs à Sydney. Un moyen pour eux de démonter comment l’architecture peut contribuer à protéger la biodiversité locale, y compris en ville.
Une méthode de construction abordable et durable
L’équipe en charge du projet « Wild Futures » veut tester un moyen de construire abordable, durable et équitable, qui prend en compte la biodiversité. Ils ont opté pour une structure en contreplaqué de 19 mm, découpé avec une machine-outil à commande numérique CNC afin de minimiser l’utilisation de déchets ou de matériaux supplémentaires. Pour protéger le bois des intempéries, les pièces sont peintes avec un produit d’étanchéité, après assemblage. Les poutres des bacs à fleurs, quant à elles, sont traitées avec une couche supplémentaire, notamment une membrane en caoutchouc imperméable. Selon les concepteurs, ce prototype a été conçu pour que les insectes pollinisateurs soient en parfaite symbiose avec les humains dans la capitale australienne.
Un projet né d’une collaboration entre l’architecture et la science
Le projet « Wild Futures » est né d’une vision ambitieuse, celle d’allier science et architecture pour un aménagement urbain écologique. Les concepteurs indiquent que ce projet s’aligne sur la stratégie environnementale de Sydney 2021-2025, mise en place pour faire de celle-ci une ville durable et résiliente. En effet, grâce aux plantes, « Wild Futures » contribue à atténuer l’effet d’îlot de chaleur urbain et à améliorer la qualité de l’air, tout en protégeant la biodiversité.
Pour information, ce projet est codirigé par Rafael Luna, directeur de Infra-Architecture Lab et cofondateur du cabinet d’architecture PRAUD, et la scientifique Yvonne Davila, spécialiste en écologie de la pollinisation à l’UTS (University of Technology Sydney). À noter que les projets développés par le laboratoire Infra-Architecture Lab visent à tester et à démontrer les avantages du processus d’hybridation de l’architecture avec les infrastructures actuelles. Plus d’informations : infraarchitecturelab. Que pensez-vous de ces structures urbaines ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .