L’invention d’une encre céramique imprimée en 3D pour éliminer les « produits chimiques éternels »

Des chercheurs de l’Université de Bath ont inventé une nouvelle façon d’éliminer les PFAS (substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques) de l’eau : utiliser de l’encre céramique imprimée en 3D. Découverte !

Les produits chimiques perfluorés, connus sous nom de PFAS, sont utilisés depuis les années 50. Selon l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), l’utilisation large et variée de ces substances chimiques, associée à leur caractère très persistant, entraîne une pollution de tous les milieux, y compris l’eau.  L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut donc être une source d’exposition. C’est ce qui a incité les chercheurs de l’Université de Bath, située dans le sud-ouest du Royaume-Uni, à développer des treillis de 4 cm pouvant éliminer les PFAS de l’eau. Une technologique qu’ils considèrent comme une option viable et évolutive pour les systèmes de traitement de l’eau dans le monde entier.

Le processus d’impression 3D des treillis

Les chercheurs utilisent une imprimante 3D et une encre infusée d’oxyde d’indium (un composé inorganique obtenu par oxydation de l’indium) pour fabriquer ces treillis de 4 cm. Ils ont expliqué que ce composé chimique se lie aux substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques. Pour éliminer les PFAS de l’eau, il suffit donc de plonger les treillis dedans et les laisser faire leur travail. « L’utilisation de l’impression 3D pour créer les monolithes est relativement simple, et cela signifie également que le processus doit être évolutif […] C’est très excitant et nous avons hâte de le développer davantage et de le voir en pratique », soulignent les chercheurs. Ils ont aussi indiqué que ces produits chimiques peuvent être éliminés de l’eau en moins de trois heures.

( A) Représentation schématique de l'extrusion d'une imprimante 3D, (B) Structures monolithiques In 2 O 3 produites successivement et (C) Mise à l'échelle des monolithes In 2 O 3 .
( A) Représentation schématique de l’extrusion d’une imprimante 3D, (B) Structures monolithiques In 2 O 3 produites successivement et (C) Mise à l’échelle des monolithes In 2 O 3 . Crédit photo : Université de Bath / Alysson Stefan Martins et al.

75 % de l’acide perfluorooctanoïque éliminés

Selon les chercheurs de l’Université de Bath, au moins 75 % de l’acide perfluorooctanoïque présent dans l’eau sont éliminés grâce aux treillis imprégnés de céramique. Notons que ces substances mettent beaucoup de temps à se décomposer (plus de 1 000 ans) et peuvent causer des problèmes de santé tels que le diabète, l’infertilité, etc. Pour information, on dénombre au total plus de 1400 PFAS utilisées dans plus de 200 applications différentes. Elles sont largement utilisées dans les produits de consommation, en raison de leurs propriétés antiadhésives, antitaches, émulsifiantes, ignifuges et imperméabilisantes. Les chercheurs anglais indiquent que leur technologie pourrait contribuer à éliminer ces produits chimiques des réserves d’eau, dans le futur.

Une technologie de grande importance

Les chercheurs se sont donnés pour objectif d’éliminer totalement les PFAS (substances perfluoroalkyle et polyfluoroalkyle), qui sont particulièrement néfastes pour la santé. Bien que les treillis imprégnés de céramique éliminent environ 75 % de ces substances de l’eau, l’équipe de recherche de l’Université de Bath ne compte pas en rester là. Ils prévoient de poursuivre les expériences et de perfectionner le procédé, pour une efficacité optimale. Lors des tests, ils ont remarqué que les monolithes sont devenus plus efficaces après une utilisation répétée. Selon eux, les treillis subissent un traitement de « régénération thermique à haute température » après chaque utilisation.

Pour les chercheurs, il est donc possible d’accroître leur efficacité. « La capacité de régénérer et de réutiliser les monolithes rend cette technologie encore plus durable et attrayante pour une mise en œuvre à grande échelle », ont-ils-ajouté. Cette technologie représente une avancée notable dans le domaine du traitement de l’eau et pourrait jouer un rôle clé dans la protection de la santé publique et de l’environnement à long terme. Plus d’informations : bath.ac.uk. Que pensez-vous de cette solution de dépollution ? Je vous invite à nous donner votre avis, vos remarques ou nous remonter une erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

Rejoignez nos 900 000 abonnés via notre Newsletter , Google Actualité et WhatsApp
Source
bath.ac.ukanses.fr

Raharisoa Saholy Tiana

Je m’appelle Tiana et je suis journaliste professionnelle. J’ai une affinité particulière pour les sujets d’actualités et sur tout ce qui a trait à l’environnement, à l’innovation et au lifestyle. Depuis plusieurs années, j’ai couvert un large éventail de sujets liés entre autres aux questions environnementales et aux nouvelles technologies. Chez Neozone, j’interviens pour vous faire découvrir ces sujets fascinants, qui peuvent apporter de grands changements dans la société et qui méritent d’être mis en lumière. De nature curieuse et créative, j’ai toujours voulu devenir une journaliste web francophone. Après avoir obtenu mon diplôme de maîtrise en droit privé à l'université d’Antananarivo, j’ai décidé de me former aux métiers de la rédaction. J’ai commencé dans une agence web locale, avant de me lancer dans le « freelancing ». Cela fait plus de 10 ans que j’évolue dans ce secteur, en collaborant notamment avec de nombreuses agences et sites internationaux. Cette citation de Léon Trotsky m’inspire et me motive au quotidien : « La persévérance, c'est ce qui rend l'impossible possible, le possible probable et le probable réalisé. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *


Bouton retour en haut de la page