« Un ver qui digère le plastique », 2 lycéennes récompensées pour leur invention antidéchets

Face aux 350 millions de tonnes de déchets plastiques générés chaque année, une solution surprenante pourrait émerger : de simples vers de cire, capables de digérer le plastique.

Chaque année, plus de 350 millions de tonnes de déchets plastiques sont jetés dans le monde, selon l’OCDE. Des polluants qui sont, en partie, incinérés ou recyclés, mais dont la moitié finissent en décharge à ciel ouvert. Ces déchets représentent un axe de travail majeur pour de nombreux scientifiques, car ils sont un véritable danger pour l’environnement et notamment pour la faune marine. Le Vietnam n’est pas épargné par ces déchets polluants, mais n’a pas les mêmes moyens que la France, entre autres, pour les recycler. Deux lycéennes se sont penchées sur cette question grâce à un animal étonnant : le ver de cire. Médaillées d’or lors des Olympiades mondiales d’invention et de créativité (WICO) 2023, elles espèrent que leur solution naturelle, permettra de réduire les déchets de leur pays. Présentation.

L’idée des deux lycéennes de 17 ans

Lê Trân Hiên Mai et Nguyên Hà Chi, deux lycéennes d’Hanoï, avaient un projet intitulé :« étude sur un produit au service du traitement des déchets plastiques des ménages ». Dans une interview accordée au site lecourrier.vn, elles expliquent : « chaque jour, des milliers de déchets plastiques provenant des ménages sont jetés sans être traités ». Elles imaginent alors une substance biologique qui pourrait dégrader ces déchets, et par conséquent, réduire la pollution au Vietnam. Les deux jeunes femmes s’informent et apprennent que les vers de cire, sur lesquels je reviendrai ensuite, sont de formidables « digesteurs de plastiques ». Eh oui, aussi étonnamment que cela puisse paraître, ils mangent certains plastiques, les digèrent et les rejettent sous forme de matière naturelle.

Deux jeunes vietnamiennes récompensées de la médaille d'or lors des Olympiades mondiales d’invention et de créativité (WICO) 2023.
Deux jeunes vietnamiennes récompensées de la médaille d’or lors des Olympiades mondiales d’invention et de créativité (WICO) 2023. Crédit photo : WICO – World Invention Creativity Olympic (capture d’écran vidéo Facebook)
Et, cette capacité, les vers de cire, largement étudiés dans le monde entier, la détiendrait grâce à une enzyme intestinale unique en son genre. Les vers de cire peuvent, en effet, absorber le polyéthylène qui est une résine obtenue par polymérisation de l’éthylène. Ce dernier étant le plastique le plus répandu en termes de déchets, avec plus de 100 ans pour qu’il se décompose dans la nature. En intégrant des vers de cire dans une décharge à ciel ouvert, ces derniers pourraient donc contribuer à réduire les déchets plastiques. Ingénieux, non ?

Le ver de cire, un petit animal aux pouvoirs presque magiques !

Les vers de cire, ou Galleria mellonella, sont des larves, qui sont les stades juvéniles de la fausse teigne de la cire, se nourrissent habituellement de cire d’abeille dans les ruches. Mais, elles possèdent également la capacité de digérer certains types de plastiques, en particulier le polyéthylène, qui est largement utilisé dans les sacs plastiques, les emballages et divers autres produits. Comme je vous l’ai indiqué, ces petits vers blancs disposent d’un système intestinal hors du commun. En effet, ils possèderaient une enzyme intestinale capable de décomposer le polyéthylène simplement en le digérant. La matière rejetée par le ver de cire est un éthylène glycol, beaucoup plus simple à recycler que le plastique ingéré.

Des vers pour venir à bout de la pollution plastique ?
Des vers pour venir à bout de la pollution plastique ? Photo d’illustration non contractuelle. Crédit : Shutterstock

Le ver de cire, futur allié de la réduction des déchets plastiques ?

La découverte des pouvoirs des vers de cire sur la dégradation du plastique est assez récente et a été publiée en 2022, dans la revue scientifique Nature Communications. Mais, la découverte serait plutôt due au hasard, si l’on en croit cet article paru dans le magazine Sciences et Vie Nature. En effet, la découverte de ce pouvoir serait attribuée à Federica Bertocchini, docteure et apicultrice. Cette dernière, après avoir retiré les vers de cire qui ravageaient ses ruches, les auraient enfermés dans des sacs plastiques. Les vers de cire, eux, auraient alors percé les sacs en polyéthylène, informant la propriétaire de leur capacité à digérer le plastique. Que pensez-vous de cette découverte étonnante concernant les vers de cire ? Donnez-nous votre avis, ou partagez avec nous, votre expérience. Merci de nous signaler toute erreur dans le texte, cliquez ici pour publier un commentaire .

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Méline Kleczinski

Jeune rédactrice de 23 ans, j'écris depuis trois ans, avec une préférence pour les domaines liés à l'actualité, à la psychologie, aux études scientifiques, ou à la protection et l'environnement dans son ensemble. Mon petit parcours de rédactrice junior s'inspire de différentes études scientifiques, ou de sujets d'actualité abordés dans différents médias que je suis avec intérêt. Particulièrement touchée par la protection des animaux, j'aime vous transmettre les avancées et les lois relatives au bien-être animal. Personnellement engagée comme présidente d'une association, je mets un point d'honneur à protéger les animaux de toute nature (hérisson, abeilles, insectes, chiens ou chats)... Je n'ai probablement pas l'expérience professionnelle de certains rédacteurs en matière de politique, de principes scientifiques. Mais, je tente d'apporter ma petite pierre à l'édifice en vous racontant mes expériences et mes réflexions dans des domaines qui me touchent. Et, puisque la vie est une surprise chaque jour, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. C'est la raison pour laquelle, à 23 ans, j'ai encore besoin d'apprendre des milliers de choses, et de me cultiver pour vous conter encore plus d'histoires passionnantes. Rejoignez-moi dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens... Ma passion pour les animaux en général a toujours été au cœur de mes préoccupations. Soucieuse de leur bien-être et de leur place dans notre monde, je m'efforce de sensibiliser mon audience à leur protection, à travers des articles informatifs et engagés. Qu'il s'agisse de sujets comme la conservation des espèces, les droits des animaux ou simplement des anecdotes touchantes, je trouve une grande satisfaction à partager mes connaissances et mes réflexions pour encourager une prise de conscience collective. En tant que jeune professionnelle, je considère chaque jour comme une opportunité d'apprentissage et d'évolution. Je m'efforce de rester à l'affût des dernières découvertes scientifiques, des débats sociétaux émergents et des avancées technologiques, afin d'enrichir mon travail et d'offrir à mes lecteurs un contenu pertinent et stimulant. N'hésitez pas à me rejoindre dans cette aventure de découverte et de réflexion, où la curiosité et le souci du bien-être animal se rejoignent pour inspirer des discussions et des actions porteuses de sens..

17 commentaires

  1. …J’avais déjà lu un article sur le même sujet.
    Pourtant,chose étonnante, cette méthode peu coûteuse ne se généralise pas, personne n’en parle…
    Tant que nous vivrons dans le système consumériste qui nous tue à petit feu, rien ne sera fait pour toutes ces pollutions humaines…
    Trop d’intérêts sont en jeu…

    1. Les larves de la fausse teigne causent des dommages en creusant des galeries à travers les rayons de cire et dans les cadres de la ruche. Elles se nourrissent également de cocons d’abeilles, de pollen et parfois de miel, dégradant ainsi les réserves alimentaires des abeilles. Les galeries creusées dans la cire affaiblissent la structure des cadres, ce qui peut entraîner l’effondrement des rayons.

      Dans les cas d’infestations graves, les abeilles peuvent abandonner la ruche, rendant les cadres et les ressources de la ruche encore plus vulnérables. Les petites colonies ou celles déjà affaiblies par des maladies ou des problèmes environnementaux sont particulièrement sensibles à une infestation de fausse teigne.

  2. Bonjour ,les vers qui bouffent le plastique il y a belles lunettes que ça existe !!
    On en retrouve sur les plaques Téflon (plastique) posée sur un billot de boucherie (support en bois pour découper la viande)

  3. Plutôt que de reprendre dans la nature des vers de cire qui sont néfastes pour les apiculteurs, et puisque l’enzyme qui dissous le plastique à été identifié ne serait il pas plus efficace de reproduire cette enzyme avec un procédé indépendant pour disposer de l’enzyme comme un simple produit style enzyme glouton.

  4. Ces vers seraient une bonne alternative à la prolifération du plastique mais comment les intégrer dans les décharges ? Aussitôt dispersés, ils seraient mangés par les oiseaux et les rats.
    Sans compter que cela ne résoudrait pas le problème des océans où la plus grande partie des détritus plastiques s’y retrouve.

  5. Plastique ou pas, la nature reprendra toujours ses droits, si on trouve une solution pour régler les problèmes de pollutions avec une alternative naturelle c’est tout gagné, bravo aux chercheurs….

  6. Les déchets sont omniprésents sur notre planète, trouvé une solution naturelle de les faire disparaitre est genial ! Bravo aux chercheurs

  7. La vraie solution serait de trouver un moyen de réduire les déchets durablement. C’est bien beau de chercher des alternatives mais il faudrait s’attaquer au vrai problème !

  8. Ces vers sont ils dangereux pour les animaux ou autre ? Ce serait dommage de solutionner un problème en en créant un autre. Sinon article très intéressant 🙂

    1. Les larves de la fausse teigne causent des dommages en creusant des galeries à travers les rayons de cire et dans les cadres de la ruche. Elles se nourrissent également de cocons d’abeilles, de pollen et parfois de miel, dégradant ainsi les réserves alimentaires des abeilles. Les galeries creusées dans la cire affaiblissent la structure des cadres, ce qui peut entraîner l’effondrement des rayons.

      Dans les cas d’infestations graves, les abeilles peuvent abandonner la ruche, rendant les cadres et les ressources de la ruche encore plus vulnérables. Les petites colonies ou celles déjà affaiblies par des maladies ou des problèmes environnementaux sont particulièrement sensibles à une infestation de fausse teigne.

  9. Et bien qu’attendons-nous pour mettre en place des composteurs à vers digéreurs de plastique ? Un dans chaque ménage! Il ne faudrait pas qu’ils prolifèrent et bouffent nos coûteuses isolations en polyéthylène etc.! Mais il faut aller de l’avant, et ne plus attendre, chaque mairie devrait s’y atteler. N’attendons pas!

  10. Au début de la lecture, ça laisse présager une belle solution pour enfin venir à bout de ce fléau qu’est le plastique mais que fait-on des vers devenus adultes et qui vont coloniser et détruire l’habitat des abeilles qui sont déjà menacées. Je ne suis pas du tout favorable à l’utilisation des vers à ce stade d’expérimentation. Il faut rechercher un peu plus sérieusement la façon de gérer ces vers.

  11. Encore une fois l’article ne correspond pas au titre. En effet le titre parle de deux lycéennes et d’invention anti déchet. Mais l’article ne parle pas d’invention. Il ne parle que de la capacité de ce vers à digérer le plastique. De plus cette découverte n’a pas été faite par ces lycéennes, mais par une docteure et apicultrice, tout à fait par hasard.
    Alors la question reste : Qu’ont fait ces deux jeune fille ? Quelle est leur invention par laquelle vous nous attirez ?

    1. L’enzyme intestinale capable de décomposer le polyéthylène en éthylène glycol, beaucoup plus simple à recycler que le plastique ingéré.

  12. La fausse teigne est une catastrophe pour les ruches
    Impossible de les utiliser pour détruire les plastiques parce qu’il est impensable que les papillons puissent être contrôlés contre toute évasion dans la nature et alors là il n’y aurait plus de ruches plus d’abeilles Une vraie catastrophe pour la nature

  13. Ont peut vraiment baisser la quantité de plastiques, mais pour cela il faut que nos élus le décidé.Perso je le fais a mon niveau, mais des lois peuvent être prises en conséquence

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